Hier, Alain Soral s’est exprimé sur l’affaire Ryssen contre Viguier. Nous disposons donc du point du vue des deux parties:
On y trouve des divergences inconciliables. Pour y voir clair, il faudrait lire les correspondances échangées entre les parties depuis le début, étudier la comptabilité de Maître Viguier, lui demander les éclaircissements nécessaires et interroger le deuxième avocat d’Hervé Ryssen, Maître Bonneau… Bref, il faut éplucher le dossier.
Certains me répondront que toute enquête est inutile, puisque les «faits sont implacables»: plusieurs dizaines de milliers d’euros ont disparu alors que pour un dossier de ce genre, l’avocat est généralement payé 3.000€.
En tant que révisionniste, j’ai appris à me méfier de ces «faits implacables». Car trop souvent, j’ai entendu des répliques du genre: «à Auschwitz, on voit les montagnes de valises, de chaussures et de cheveux. Il n’y a donc rien à contester !». Ou bien: «Ce 10 juin 1944 au matin, Oradour était un village riant; le soir, après le passage des SS, c’était un amas de ruines truffé de cadavres! La culpabilité est donc évidente.» Deux affirmations, deux erreurs. Car la réalité est plus complexe. Mais pour la connaître, il faut étudier le dossier.
De même, dans l’affaire Ryssen contre Viguier, connaissez-vous l’ampleur de la tâche du défenseur? Savez-vous combien d’heures l’avocat a dû travailler? Quels ont été ses frais? Seule l’étude des documents permettrait d’y répondre…
Le révisionnisme me l’a appris: tant que l’on a pas épluché un dossier avec soin et interrogé les parties, on se laisse berner par des arguments (trop) faciles.
Seulement voilà: très souvent, on juge en fonction de ses sympathies ou d’éléments sans rapport avec l’affaire en question. Dans la querelle Ryssen contre Viguier, je crains que de nombreuses personnes ne prennent parti en fonction de l’opinion qu’elles ont d’Alain Soral.
Là encore, le révisionnisme a été pour moi un excellent exercice: il m’a appris à étudier une affaire en faisant taire mes sympathies ou mes antipathies personnelles.
À Oradour ainsi, la question qui se pose est de savoir si l’église a été incendiée par les soldats ou si elle a explosé à cause d’un dépôt clandestin de munitions. Le drame aurait pu se passer le 10 juin 1900 en Chine pendant la révolte des Boxers, cela ne changerait rien à ma façon de l’aborder. Pendant l’enquête, mes opinions politiques n’ont pas à intervenir.
Ce principe, je l’applique à l’affaire Ryssen c/ Viguier. J’écarte mes sympathies personnelles et, sans accès au dossier, j’attends les résultats de l’enquête. Si je doute des conclusions, alors je consulterai le dossier une fois celui-ci accessible.
La vie me l’a appris : être révisionniste permet de s’améliorer en approchant la Vérité. À condition, toutefois, de l’être sur tous les sujets.