Montrons que la France compte encore des héros

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Dans me dernière vidéo, j’ai présenté Vichy comme une « simple parenthèse »; j’ai démontré que, dans sa majorité, le peuple n’avait jamais cessé d’être républicain.

Marcel Déat en avait conscience. Le 6 juillet 1941, il qualifia Vichy d’ »intérim » et écrivit: « Pourquoi la France de 1941 serait-elle différente de la France de 1939?1 » Puis il expliqua qu’au lieu de s’unir pour défendre la révolution européenne dont le Troisième Reich avait pris la tête, notre pays avait retrouvé ses divisions datant la Troisième République:

Il y a de nouveau une droite et une gauche. Comme cela est reposant pour le Français moyen […]. Voilà un paysage social et politique dans lequel on se retrouve, voilà un système d’étiquettes qui permet de commodes discriminations. […] La France a besoin d’être divisée pour se retrouver: quel village pouvait vivre sans son clan des rouges et son clan des blancs? Le curé en face de l’instituteur, le pharmacien en face du notaire, le front populaire en face du front national, au moins cela signifie quelque chose, on sait depuis toujours où passent les limites, les frontières, les lignes de démarcation politiques. Bien entendu, il ne s’agit pas de chambarder, de démolir, de bousculer: les uns demanderont, comme devant, que tout change, les autres, comme devant, s’y opposeront. Avec éloquence, avec fureur, mais en fait on se satisfera des petites canailleries locales, des petites revanches de clocher, et de la périodique kermesse électorale. Ah! le bon temps des oppositions parlementaires alternées, des majorités savamment dosées […]! Si notre beau pays retrouvait ces mœurs, on oublierait facilement qu’il y a eu la guerre. Et nous ne manquerions pas de tribuns pour clamer aux échos du monde notre prodigieuse résurrection. Ne pensez pas que j’exagère: ainsi cheminent à travers les comités les mots-d’ordre spontanés du ratatinement français, de la démission française, du renoncement français. 2

Les premières lignes étaient vraies, les dernières étaient prophétiques : en 1945 tout repartit comme avant. Une nouvelle république était en gestation. Pour préparer l’arrivée du bébé, on « épurait », on déblayait les ruines et on reconstruisait. L’Occupation? Quelques années à oublier. Les bombardements alliés? Ils nous avaient offert la « Libération ». Les victimes? Les œufs cassés pour faire l’omelette. Savourons l’omelette.

La “Mémoire” émargea dans les années 70, pour imposer l’“antiracisme”. Début 80, Jean-Marie Le Pen émergea. Il sonnait le tocsin. En 1991, son bras droit annonça qu’avant dix ans, le FN serait au pouvoir. Mais l’aventure s’acheva le 5 mai 2002, lorsque la France vota « escroc plutôt que facho ». Depuis, la dégringolade s’accélère: c’est « la démission française, le renoncement français » prévus par Marcel Déat.

Faut-il abandonner? Non! Le combat désespéré (à vue humaine) est le plus héroïque. Montrons que la France compte encore des héros.