L’impératif politique du combat révisionniste

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J’entends souvent des gens dire : « Le révisionnisme est un combat d’arrière-garde. L’Holocauste, c’est du passé. Ce qui compte pour les gens, c’est ce qui se passe aujourd’hui et c’est l’avenir » Ceux qui tiennent se discours semblent ignorer les propos tenus les promoteurs du devoir de mémoire. Auteur de plusieurs livres relatifs à la Shoah, l’historienne Annette Wieviorka déclare : « Nos dignités c’est de commémorer les morts, comme on le fait dans toute civilisation. On se rappelle de nos morts. Mais en dehors de ça, pour moi, l’élément décisif, c’est la politique ». Et d’expliquer : « pour moi, ce qui demeure essentiel, c’est la politique, et c’est quand ça se décivilise au sommet qu’on a les décivilisations que l’on voit. »

Pour éviter cela, une seule possibilité : promouvoir les Droits de l’Homme à tous les étages de la société. Et pour y parvenir, rien de mieux que la Mémoire de la Shoah. L’article ci-dessous est paru voilà quelques jours dans un quotidien belge le confirme. Sous le titre « 7000 policiers ont suivi la formation Holocauste », on lit : « La police belge veut s’ouvrir encore davantage à la mémoire du passé et aux droits de l’homme vécus au quotidien. »

Plus bas, l’auteur précise : « la formation Holocauste n’a pas seulement pour objectif de rappeler aux policiers l’horreur de la Shoah. Elle va bien au-delà. […] l’ambition est de placer concrètement le policier devant les difficultés qui l’attendent aujourd’hui. [Que feriez-vous] si vous receviez des ordres contraires aux droits de l’homme, des ordres contraires à votre conscience ? La Formation Holocauste, Police et Droits de l’homme, pousse à la réflexion sur des situations susceptibles d’être rencontrées. »

On le voit, le « devoir de Mémoire » sert à promouvoir une société où les droits de l’homme sont considérés comme une valeur phare, intangible. La première conséquence est une dénonciation absolue du nationalisme identitaire et, logiquement, la promotion de « l’antiracisme » comme valeur rassembleuse. Après avoir entendu Annette Wieviroka, son collègue Dominique Vidal renchérit : « Je crois très important ce qui a été sur le nationalisme identitaire en particulier, comme source de ces génocides. Moi je dirais aussi, l’idée ignoble de la supériorité d’une race sur les autres. Et ça, cette idée-là, on la trouve derrière à peu près tous les génocides et à peu près toutes les tragédies, y compris celles du XXe siècle. C’est-à-dire qu’on a quelque chose autour de quoi on peut rassembler – je pense encore à ces jeunes que j’ai vus en banlieue – on peut les rassembler autour de cette idée-là, du fait qu’il faut combattre ce type de racisme, que ce soit de l’antisémitisme, du racisme anti-arabe, anti-noir, etc. On a là quelque chose qui nous anime ensemble. »

Tel est donc l’objectif du « devoir de Mémoire » : l’élaboration du société où, au nom du « plus jamais ça », tout sera mélangé, dilué, affadi pour parvenir à un « vivre ensemble » réunissant un des citoyens sans histoire, ni racines, ni repères, uniquement préoccupés de consommer et de jouir dans l’instant présent. Certes, ce n’est pas dit si abruptement, mais l’important est d’abord de détourner les jeune générations des idéologies d’ordre. Or, le « devoir de Mémoire » le permet. Les auteurs d’une étude consacrée au sujet constatent : « Suite à la transmission de la mémoire du génocide des Juifs », « les figures d’Adolf Hitler, de Benito Mussolini ou encore de Jean-Marie Le Pen […] constituent pour eux [les jeunes] un pôle d’identification négative. Ils ne souhaitent ainsi en aucun cas voir ce genre de figure incarner une autorité politique dans nos systèmes contemporains. »

On comprend donc pourquoi Marine Le Pen tente de rompre tout lien avec le Front national de son père…

En adoptant cette stratégie, elle espère briser le plafond de verre auquel se heurte la droite nationale, ce qui lui permettrait de sauver une France fière de son identité. Elle ignore toutefois que le devoir de Mémoire rend ce mot suspect, surtout lorsqu’il est prononcé par quelqu’un présenté (à tort ou à raison) comme étant de droite. « Front national », « Rassemblement national » ou quoi que ce soit d’autre, l’ombre de la Shoah provoquera toujours le rejet. Trop de nationaliste ne l’ont pas compris : si vous souhaitez défendre votre identité, alors vous ne pouvez faire l’économie du combat révisionniste.