Les « bons » ne commettent pas de crime, seulement des « fautes » dues à la guerre (2/2)

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Un épisode armé d’une lutte idéologique…

Hiroshima et Nagasaki furent des crimes de guerre monstrueux1. Bien que d’une ampleur considérablement moindre, la tuerie de prisonniers à laquelle le maquisard Edmond Réveil participa fut un crime. Pourquoi refuse-t-on de l’admettre?

Parce que la Seconde Guerre mondiale fut une lutte idéologique. Dans son discours prononcé au début du mois de janvier 1942, le président Roosevelt affirma que cette guerre opposait le christianisme au paganisme2, donc la lumière aux ténèbres.

Or, il est bien évident que les forces de la lumière ne peuvent commettre aucun crime, seulement des fautes ou des excès dus à une guerre déclenchée, bien évidemment, par les légions des ténèbres.

En réalité, cette guerre fut un épisode armé d’une lutte plus générale entre les valeurs traditionnelles de l’humanité et la modernité incarnée par la démocratie libérale et populaire.

… dont l’ultralibéralisme est sorti vainqueur

La victoire sur le IIIe Reich, puis l’effondrement du bloc soviétique ont laissé le champ libre à la démocratie libérale. Le philosophe Denis Marquet souligne:

Quand il s’achève, [le XXe siècle] ne laisse en lice qu’une ultime idéologie: le libéralisme dans sa version ultra. Celui-ci, achèvement de la modernité comme destruction de l’autorité, voit dans l’individu un être exclusivement pulsionnel et récuse toute transcendance qui s’opposerait, en lui ou hors de lui, à la pulsion; car l’homme pulsionnel est bon pour le commerce.

L’être humain, désormais, est un consommateur. Le règne du moi est devenu celui d’un ego compulsif qui ne tolère aucune limite. Cette impasse a un nom: individualisme. L’individualisme désigne le fonctionnement d’une société dominée par l’individu3.

Les conséquences actuelles de cette victoire

Or, Denis Marquet prévient:

Une société dominée par l’individu n’a pas de principe d’unité. Elle est donc nécessairement minée par le principe de séparation. Une société véritable se fonde nécessairement sur une dimension qui unit. Pour créer l’unité, une telle dimension doit être considérée comme transcendante par rapport aux individus et aux groupes qui composent la société.

La patrie, par exemple, est un principe d’unité valide. En effet, tous les individus se sentent appartenir à la patrie et reconnaissent comme quelque chose qui les dépasse; à tel point qu’ils peuvent accepter de donner leur vie pour elle […]

Mais, dans une société ultralibérale, l’individu est le seul principe reconnu transcendant. Or, il n’est pas principe d’unité, mais de division. Nous le voyons bien: nos démocraties occidentales, ont de plus en plus de mal à faire société. Le rejet des contraintes par l’individu, la force de dissolution exercée par les intérêts particuliers, les revendications des diverses communautés entraînent une dislocation progressive du corps social […]

Après avoir abattu les autorités religieuses, puis l’autorité politique qui se fondaient sur cette dernière, la contestation du règne de l’autre ne peut laisser s’installer aucun ordre; elle veut terrasser tout ce qui peut être soupçonné de venir exercer un pouvoir étranger à celui du moi.

Viscéral en Occident, le refus du règne de l’autre s’étend dans le monde entier en même temps que se mondialise la mentalité occidentale.

Aujourd’hui, l’individu ne refuse pas seulement qu’on impose un sens à sa vie. Le droit de régner sur soi ne doit plus rencontrer de limite; il ne concerne pas seulement le sens de la vie, mais tous ses aspects: on veut régner sur son corps, sur tous ses choix de vie, sur son identité.

D’où le rejet de toute forme d’autorité. D’où, également, de plus en plus prononcé, le dédain des formes traditionnelles de la civilité. Celles-ci, en effet, sont une contrainte intériorisée par laquelle j’accepte de modifier mon comportement spontané au nom d’une instance qui transcende mes besoins: autrui4.

Une lutte idéologique qui se poursuit aujourd’hui

Or, en fondant sa doctrine sur la primauté du Bien commun, le national-socialisme s’opposait de front à l’esprit libéral moderne. Le philosophe Denis Marquet ne l’a pas compris, mais l’un de mes correspondants, philosophe de formation lui aussi, m’écrit:

Les forces de l’Axe sont le dernier soubresaut (maladroit, réducteur, naïf presque dans ses excès), mais éminemment sain, de l’instinct de survie de l’homme demeuré humain, de l’homme qui n’est ni dieu ni bête.

Le IIIe Reich a été laminé en 1945. Toutefois, la guerre idéologique se poursuit dans les esprits. Les vainqueurs ont écrit une histoire mensongère qui les fait paraître comme des chevaliers blancs, n’ayant commis aucun crime (seulement des « fautes » excusables ou des excès imputables à la guerre).

À nous d’écrire l’Histoire, la vraie, et de la diffuser au maximum de nos possibilités. Tant que cette mission n’aura pas été réalisée, tant que l’histoire mensongère des vainqueurs de 1945 ne trouvera aucun contrepoids, tout espoir de renaissance nationale sera vain, et le déclin de l’Occident se poursuivra irrémédiablement, jusqu’à la mort de notre civilisation.

J’ai consacré ma vie à écrire cette Histoire authentique. D’autres la diffuseront pour que, le moment venu, elle puisse libérer les esprits, afin qu’ils rétablissent l’ordre des choses saccagé par l’ultra-libéralisme.