En mai 1942, le journaliste français Roland Bouvard écrivit: « en France, on s’était laissé complaisamment persuader que, dans les pays totalitaires, l’Opinion publique (…) était pratiquement inexistante1. » Au terme d’un voyage de trois semaines en Allemagne, et après avoir côtoyé des populations diverses, il concluait: « Quelle naïveté!2 »
La réalité? Un fonctionnaire du Front du Travail lui avait exposée en ces termes:
Le Parti nazi est une minorité de nombre extrêmement faible. Il a la force avec lui, c’est un fait. […] Mais la force n’est pas un moyen de gouvernement. S’il peut ordonner sans crainte de faire trop d’erreurs, ni de soulever le mécontentement. c’est qu’il plonge de multiples antennes dans le peuple. Comprenez que c’est une nécessité vitale pour le Parti que d’être suivi par la population! Ici, pas de votes, des plébiscites. On opine par oui ou par non. Cela a toujours été oui. Vous appelez cela un vote de confiance. La confiance, nous l’avons3.
Plus tard, un ouvrier français vivant en Allemagne lui expliqua: « Ces gens-là ne font pas de politique. On dirait qu’ils n’y pensent pas4. » Le journaliste confirmait:
Ce n’est pas seulement pour des raisons politiques que les Allemands sont unis derrière le parti national-socialiste. La révolution nationale-socialiste a été et demeure une révolution sociale. – « Pas question de politique », m’explique le directeur d’un magasin de distribution de vêtement de l’Assistance nationale-socialiste. On a voulu nous forcer à imaginer l’Allemand idéologiquement fanatique ou fanatisé: quelle vue inexacte. La vérité est beaucoup plus simple5.
Elle lui a été dévoilée par une Allemande qui n’avait jamais appartenu au Parti. Avant Hitler, dit-elle, « dans tout l’Allemagne, chômage et paupérisme atteignaient un degré qu’aucun Français ne saurait imaginer. Maintenant, cette calamité a disparu. Cela ne s’oublie pas6. » Et le journaliste d’écrire:
[Hitler] a su, par le travail, tirer de la richesse d’un pays terriblement appauvri. Du travail, une législation sociale bien assise, de hauts salaires, de l’ordre, l’extinction des fléaux qui épuisaient la nation: paupérisme et chômage, voilà ce sont les Allemands se considèrent redevables au régime. A leurs yeux, est-il besoin d’une justification politique à cette réussite? Non. Au cours de ces dix années, le peuple a appris à suivre ses chefs, il a pris l’habitude de leur réussite en même temps que celle d’y contribuer par une discipline rigide et des efforts renouvelés. […] C’est de cet état d’esprit très particulier que la puissance industrielle et militaire allemande tire toute sa force. Rien ne peut se comprendre sans cela7.
Et en effet, pour venir à bout de l’Allemagne nationale-socialiste, il a fallu les efforts conjugués des trois plus grands empires mondiaux, avec leurs armadas de bombardiers déversant de centaines de milliers de bombes incendiaires.
Heil Hitler.