Dans cette deuxième partie, M. Reynouard nous explique pourquoi il ne réclame pas la liberté d’expression.
Il répond aux questions suivantes:
- Les nationalistes ne devraient-ils pas, a minima, défendre la liberté d’expression des révisionnistes et, plus particulièrement, la vôtre?
- Pourquoi ne vous entend-on jamais réclamer, pour vous-même, la liberté d’expression?
Pour ceux qui ne l’auraient pas encore lue, la première partie de ces lettres se trouve à cette page.
Nous avons expliqué, dans l’introduction à cette série d’articles, comment, à partir des lettres que nous avons reçues, nous sommes arrivés au texte que nous publions ici.
Nous vous souhaitons une agréable lecture.
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[SC. Les nationalistes ne devraient-ils pas, a minima, défendre la liberté d’expression des révisionnistes et, plus particulièrement, la vôtre?]
VR. Cette stratégie présente un intérêt certain: elle permet de dévoiler l’hypocrisie de notre République qui a totalement vidé de sa substance le principe de la liberté d’expression.
Le raisonnement est le suivant: « En France, le délit d’opinion n’existe pas. Toutefois, le racisme n’est pas une opinion, mais un délit, car il provoque à la haine, et la haine raciale, on sait où cela a mené. Dès lors, tous les discours susceptibles de provoquer à la haine ou à la discrimination doivent être réprimés au non du “vivre ensemble”. »
Dans ses ouvrages, Me Eric Delcroix souligne l’importance de la formule : « discours susceptible de… », car elle permet de condamner n’importe quel exposé en arguant: « J’estime que ces propos peuvent susciter la haine chez certains lecteurs ou auditeurs. »
La limite tracée à la liberté d’expression est donc soumise à la seule volonté des puissants du moment. Nous sommes dans l’arbitraire le plus total. Ainsi, en France, le principe de la libre parole a été totalement vidé de sa substance…
[SC. On ne vous entend jamais réclamer, pour vous-même, la liberté d’expression. Pourquoi cela?]
VR. Parce que, dans mon cas, c’est inutile. En effet, considérez la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée le 10 décembre 1948 par l’Organisation des Nations Unies (ONU): les deux derniers articles traitent de l' »abus des droits » et énoncent qu’aucun des droits garantis par l’ONU ne saurait être invoqué pour servir un objectif contraire à ceux de l’ONU.
Or, en tant que national-socialiste, je suis raciste en ce que je suis conscient de l’existence des races et des disparités raciales. Dès lors, en toute logique, je suis opposé à l’égalité (égalité des sexes, égalité entre les citoyens d’un pays et les non-citoyens…). Ainsi, je m’oppose à certains buts de l’ONU. Par conséquent, je ne saurais invoquer la liberté d’expression garantie par la Déclaration universelle des droits de l’homme.
L' »abus des droits » est également prohibé par la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l’homme (CESDH). Voilà pourquoi Maître Delcroix parle de Droits de l’homme « souples et modulables à souhait pour imposer l’ordre mondial antidiscrimination et antifasciste. » (Rivarol, 21.XII.2022)
Tout est verrouillé, et voilà pourquoi je ne perds pas mon temps à mendier, pour moi-même, le droit à la liberté d’expression. Je sais que mes adversaires ne me l’accorderont jamais. Mais qu’importe, car en tant que national-socialiste, avant de réclamer des droits, je me soucie d’accomplir mes devoirs d’homme.
Or, parmi ces devoirs figure le service du Bien commun, dont je m’acquitte en répandant des vérités historiques salvatrices. Plutôt donc, que de mendier le droit à la liberté d’expression, j’invoque le devoir de défendre publiquement la vérité, et j’accomplirai ce devoir toujours, quelle que soit les limites que prétendent tracer mes adversaires.
[SC. Une question se pose: les masses peuvent-elles accepter la vérité?]
VR. Je réponds négativement, mais cela ne doit pas nous décourager. En effet, plutôt que d’espérer convertir les masses, œuvrons pour convaincre les individus.
Depuis on incarcération, je reçois des lettres de gens qui me remercient d’avoir change leur regard non seulement en Histoire, mais aussi sur la vie. Des correspondants me disent: « Il y a eu un avant et un après la découverte de vos travaux; vous m’avez appris énormément. » À mes yeux, c’est merveilleux.
Une lectrice du Gard m’écrit: « Vous êtes sans doute, pour beaucoup, comme un phare dans la nuit. » La comparaison me parait légitime: un phare subit les assauts des vagues, sans rien leur opposer que sa solidité qui lui permet de rester debout et de continuer à briller, dans la nuit, pour le bien de tous les navires.
C’est exactement le principe de la non-violence: encaisser les coups et y répondre non pas par des coups, mais en restant fort et en continuant à accomplir sa mission d’enseignement, sans haine ni violence, pour le plus grand profit des individus qui, politiquement proches, en ont besoin.
Quand on raisonne ainsi, on échappe au désespoir. S’imaginer convaincre rapidement les masses est un piège. Un boulanger confectionne-t-il son pain en cinq minutes? Non, la préparation prend du temps. Une mère élève-t-elle ses enfants en une semaine? Non, l’éducation dure des années. Alors pourquoi le révisionnisme devrait-il s’imposer rapidement?
Certains m’objecteront que les sacrifices consentis par un révisionniste sont bien plus lourds que ceux d’un boulanger ou d’une mère de famille. Or, il est naturel d’espérer des résultats à la hauteur de ses sacrifices. Je pourrais me contenter de répondre que la notion de sacrifice est subjective.
J’insiste: ma vie de révisionniste s’est révélée passionnante. Même en prison, ma vie reste enrichissante et remplie de joie. Pour moi, une existence de boulanger serait sacrificielle: je préfère écrire en prison, plutôt que de pétrir de la pâte dans mon fournil.
Toutefois, j’irai plus loin en insistant sur un fait capital: bien que je me donne entièrement au triomphe du révisionnisme, la victoire ou la défaite m’est indifférente. On prête à Jeanne d’Arc les paroles suivante: « Combattons, Dieu donnera la victoire. »