Être un phare dans la nuit (3)

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Nous continuons notre série d’articles fondés sur des courriers que nous avons reçus de M. Reynouard, et que désirons partager avec les lecteurs du Blogue Sans Concession.

Dans cette troisième partie, M. Reynouard explique pourquoi, bien qu’il se donne entièrement au triomphe du révisionnisme, la victoire ou la défaite lui est indifférente.

Pour ceux qui ne les auraient pas encore lues:

Pour en savoir plus sur la façon dont nous sommes arrivés au texte que nous publions ici, veuillez vous reporter à l’introduction de cette série d’articles.

Nous vous souhaitons une agréable lecture.

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[SC. Cela rappelle un passage de l’épitre de saint Paul aux Romains: « Ce n’est pas l’œuvre de celui qui veut ou de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. »]

VR. Un enseignement identique figure dans un texte sacré de l’Inde, la Bhagavad-Gita. Dieu commande au chevalier Arjuna d’agir sans vouloir jouir du fruit de ses actes, c’est-à-dire sans s’en soucier. Plus loin il rappelle: « Combat par devoir, sans te préoccuper ni de la victoire ni de la défaite. Ainsi, jamais tu n’encourras le péché. »

En effet, au plan personnel, le succès ou l’échec social de ma mission de vie est sans importance. C’est Dieu qui décide en fonction de ses plans. L’important est que je remplisse du mieux possible ma tâche, afin de me bonifier, donc de mourir meilleur que je ne suis né.

Un commentateur hindou souligne: « Malheur à celui qui, tel un chat ou un chien, sort de la vie tel qu’il y est entré. » Dans l’évangile selon saint Matthieu, la parabole des talents dit la même chose est va plus loin.

Un maître, partant pour un voyage, convoque ses serviteurs: il donne cinq talents au premier, deux au deuxième, et un seul au troisième. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revient, et leur fait rendre compte. Celui qui avait reçu cinq talents, les avait fait valoir, et en avait gagné cinq autres. De même, celui qui avait reçu les deux talents les avait fait valoir, et en avait gagné deux autres. L’un et l’autre sont récompensé de la même façon. En revanche, celui qui n’avait reçu qu’un talent avait pris peur et l’avait enterré, ne vouant pas risquer de le perdre. Au retour de sont maître, il le déterre pour le lui rendre. Fâché, le maître dépouille ce serviteur de son talent et le chasse dans les ténèbres extérieurs.

Voici comment j’interprète cette parabole. Le maître, c’est Dieu. Les serviteurs sont les âmes. Au départ, les serviteurs vivent avec le maître: les âmes sont auprès de Dieu. Le départ du maître entraine la séparation d’avec les serviteurs: il symbolise la naissance, lorsque les âmes quittent Dieu et s’incarnent. Le maître donne à chaque serviteur un nombre de talents différent, « chacun selon ses capacités ».

J’en déduis que ce ne sont pas les talents donnés qui font les capacités, mais les capacités qui déterminent les talents octroyés. Cela signifie qu’à leur naissance, les âmes sont inégales. Dieu demandant à chacun de gagner autant qu’il lui a donné, selon ses capacités, cela n’a rien d’injuste: c’est là l’interprétation chrétienne.

Pour ma part, je pense que ces inégalités proviennent de parcours différentes vécus par les âmes lors de leurs incarnations passées. En effet, je pense qu’il existe de la vie non seulement sur Terre, mais aussi sur d’autres planètes dans notre univers, ainsi que dans d’autres dimensions, certaines immatérielles, et je pense qu’une âme connait des existences multiples sous des modalités très différentes.

Cela dit, revenons à la parabole des talents. L’objectif des âmes et de retourner auprès de Dieu pour toujours, c’est-à-dire de s’extraire du cycle des morts et des renaissances en accédant au Paradis. Pour l’atteindre, elle doivent se bonifier jusqu’à comprendre qu’elle ne font qu’un avec Dieu.

Si cela est facile à concevoir intellectuellement, mais on n’a vraiment compris cela que quand on ressent que tout est interconnecté dans l’univers. On reste alors d’humeur toujours égale en pratiquant l’amour (la charité, si vous préférez) inconditionnel. Tel est donc le sens de la Vie: se bonifier au fil des existences, afin de retourner auprès de Dieu.

Or, on ne se bonifie qu’avec les épreuves rencontrées lors de nos existences. Voilà pourquoi je l’affirme: au moment de s’incarner ici-bas, l’âme choisit une mission de vie selon son degré d’avancement, afin de connaître les épreuves qui lui permettront de travailler telle ou telle vertu, donc de se bonifier dans tel ou tel domaine. Cette mission s’inscrit dans le plan divin qui regroupe toute chose.

[SC. Les talents donnés par Dieu seraient donc des aptitudes innées utiles pour l’accomplissement de la mission choisie?]

VR. Disons qu’il s’agit de potentialités qui, s’actualisant, permettront d’accomplir la mission destinée à faire éclore et à développer d’autres vertus. Pour l’actualise, les Providence nous fait naître avec une certaines constitution, à une époque donnée, dans un pays donnée et dans un milieu donné.

Prenons mon cas, car c’est celui que je connais le mieux. Très tôt, la question de l’existence de l’âme m’a taraudé. J’étais en classe de 5e lorsque j’ai acheté et lu le livre du docteur Raymond Moody: La vie après la vie.

J’avais donc 12 ans, et mes parents ne m’avaient pas influencé (à la maison, nous n’évoquions pas ces questions): d’après moi, ce mystère de l’âme provenait de mes « capacités » issues de mes existences antérieures.

En revanche, mes parents m’ont permis de comprendre que l’aisance financière ne procurait pas nécessairement le bonheur: en observant leur vie, et en la vivant avec eux, je me suis aperçu que, vécue hors de tout idéal supérieur, cette aisance pouvaient être une source de malheur profond.

Le milieu dans lequel je suis né m’a donc donné un « talent »: le détachement des choses matérielles. Pour ma mission de vie, c’était nécessaire.

Par conséquent, bien que, de par leur mode de vie, mes parents m’aient fait souffrir , je leur suis reconnaissant, car il le fallait pour développer certaines qualités présentes à l’état latent. Lorsqu’aujourd’hui, j’écris heureux dans ma cellule, c’est en grande partie grâce à eux.

D’après mon interprétation, dans la parabole des talents:

  • les capacités sont les qualités de l’âmes issue de ses existences antérieurs;
  • les talents accordés par Dieu sont des potentialités que la jeunesse permettra d’actualiser;
  • les talents à gagner sont les vertus à acquérir dans le cadre de la mission de vie choisie avant de naître: elle seront acquises grâce aux épreuves rencontrées et vécues positivement.

Pour en revenir à la question de départ, je termine en soulignant le dernier enseignement capital tiré de cette parabole: le retour du maître symbolise la mort physique. Les âmes doivent alors rendre compte de leur vie.

Or, le maître ne demande pas au serviteurs le nombre de personnes auprès desquelles leur action a porté ses fruits; il leur demande uniquement s’il ont fait fructifier les talents qui leur avaient été donnés. J’en conclus que Dieu vous demandera simplement si vous vous êtes bonifiés, sans tenir compte du succès ou de l’échec social de votre mission.

Voilà pourquoi si je me dévoue entièrement au combat révisionniste, afin d’en assurer le triomphe, la victoire ou la défaite me laissent indifférents, car c’est sans importance pour mon destin personnel.

Victoire ou défaite, c’est l’affaire de Dieu, dans le cadre de son plan.