Un juif antijuif : le professeur Roger Dommergue

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On me demande souvent si je connais la vidéo de ce juif anti-juif, Roger Dommergue. J’ai connu personnellement Roger Dommergue, aujourd’hui décédé. Il se définissait comme un juif en désaccord absolu avec ses congénères. Entre 1996 et le milieu des années 2000, j’ai imprimé une demi-douzaine de ses ouvrages. A plusieurs reprises, il m’a invité à Châteauroux, dans son modeste appartement où il vivait en compagnie de sa fille adoptive. Je garde de lui une paire de bouton de manchette qu’il m’avait offerte en guise de reconnaissance.

Début 1998, j’ai publié sa lettre à Monseigneur Olivier de Berranger. Quelques mois auparavant, en effet, cet évêque avait rédigé puis lu publiquement une « déclaration de repentance » pour l’action de l’Église de France envers les Juifs sous l’Occupation. 28 autres évêques l’avaient cosignée. Outré par une tel bêtise, Roger Dommergue avait écrit à cet évêque. Sa lettre qui commençait ainsi :

[Le Juif] doit bien se gausser de voir tous les évêques de France enlevant leur culotte pour les prier, les larmes aux yeux, de les bien sodomiser… Je me sens désespéré, effondré, ahuri d’être le témoin de cette ignoble farce au moment où l’Homme et la planète sont pourris et néantisés par Rothschild et Marx. Un réquisitoire contre mes congénères (je suis Juif, hélas!) remplirait des milliers de pages, mais les quelques documents joints vous donneront une idée très précise de ce gigantesque réquisitoire. Je me bornerai dans cette lettre à citer quelques faits précis. Vous allez « regretter » (quelle contrition!), que Hitler et le Maréchal [Pétain] aient tenté d’empêcher de nuire mes congénères qui ont déclaré la guerre à Hitler dès 1933, et ceci unanimement, sans qu’aucun groupe juif n’ait jamais récusé cette déclaration, approuvant par contre Theodore Kaufman, écrivain juif qui, en 1941, préconisait purement et simplement l’extermination du peuple allemand par stérilisation systématique (…). 

Je laisse au spectateur le soin de lire la suite…

Cette lettre était accompagnée d’un texte intitulé : « A propos de la déclaration de repentance des Mgr de Berranger et de quelques évêques ou : l’agenouillement devant la culture de mort judéo cartésienne. » Roger Dommergue réfutait point par point les affirmations contenues dans la déclaration de repentance consignée par les évêques français. L’auteur le faisait sans prendre de gants, dans un message frontal et sans aucune concession. Lorsque, par exemple, les évêques invoquaient les Droits de l’Homme, Roger Dommergue répliquait :

Mais ils s’en foutent complètement des droits de l’homme. Il n’y a partout que les droits du Juif. 

Les évêques ayant affirmé que l’Ancien et le Nouveau Testament étaient indissociable, Roger Dommergue objectait : Qu’est-ce que ce monceau de crimes, d’adultères, de massacres de peuples innocents, qu’est-ce que ce dieu terroriste et monstrueux, vindicatif, vengeur, cruel et injuste a à voir avec la douceur de Jésus ? Absolument rien. Notre tradition est gréco-chrétienne. Saint Augustin se nourrit de Platon et saint Thomas d’Aquin d’Aristote. Le Christianisme n’a donc rien à voir avec les massacres de peuples entières, les prostitutions, les incestes de l’Ancien Testament. Roger Dommergue s’opposait aussi avec véhémence à l’affirmation selon laquelle : « Spirituellement, nous sommes tous des sémites. »

En annexe, il reproduisait les citations de nombreux ouvrages, auteurs et personnages historiques à propos de la « question juive ». On y trouvait pêle-mêle Érasme et Luther, Kant, et Benjamin Franklin, Napoléon et Charles Fourier, Balzac et Michelet, Renan et Hugo, j’en passe. Cette recension s’achevait par une pensée de Roger Dommergue, juif qui se déclarait lui-même « en désaccord absolu avec ses congénères ».

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