Il y a 80 ans : la France rendait hommage à Édouard Drumont

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Voilà 80 ans, le 25 septembre 1941, la presse rapporta la cérémonie organisée la veille, à Paris, en l’honneur d’Edouard Drumont.

Le public découvrit alors la plaque qui avait été apposée sur son domicile parisien, 3 bis passage Landrieu.

A cette occasion, l’ex-sociétaire de la Comédie Française, Jacques de Féraudy, récita son poème intitulé : « Juif, va-t-en ».
D’autres suggérèrent que Paris débaptise une rue portant un nom juif pour l’appeler désormais « Édouard Drumont ». Le boulevard Pereire fut proposé.
Puis, dans un discours, un orateur lança : « La France se libère du juif. Bientôt, elle brillera de tout son éclat dans une Europe nouvelle« .

Le boulevard Pereire ne fut pas débaptisé. Aujourd’hui, la plaque commémorative sur le domicile d’Édouard Drumont a disparu et aucune France libérée du juif ne brille dans une Europe nouvelle.

A l’époque, toutefois, on y croyait.
Mais l’étude de l’Histoire m’a appris à rester prudent, y compris lorsque des événements impressionnants font naître des espoirs fous. Car Gustave Le Bon l’enseignait : il ne faut pas prendre les petites vaguelettes à la surface de l’eau pour le courant de fond. Il avait raison. On a parfois tendance à se focaliser sur les vaguelettes lorsqu’elles vont dans la direction souhaitée, alors que le courant de fond pousse les eaux en sens opposé.

J’y reviendrai dans ma vidéo consacrée à l’affaire Cassandre Fristot. Si elle tarde à paraître, c’est parce que, justement, j’approfondis toujours mon sujet afin de ne pas être trompé par les apparences. Plutôt que de m’enflammer en contemplant les choses dans leur superficialité, je préfère analyser pour remonter aux causes profondes.

Ce qu’on découvre alors n’est pas toujours conforme aux attentes. Dans un livre intitulé Foi et Raison, l’ancien prêtre Julien Esmenjaud écrivait : « Il est toujours fâcheux de heurter des convictions héréditaires, de dissiper des rêves qui servent d’aliment quotidien à certaines âmes, et semblent faire leur bonheur sur terre. On vous hait alors d’autant plus que vous avez raison.« 

Je sais que, dans nos milieux, mes discours m’attirent certaines antipathies. Mais je préfère rester lucide. Car à force d’espoirs déçus, on désespère. Et comme la colère, la désespoir est un bien mauvais conseiller.