Mis en examen et écroué, Rémy Daillet a annoncé sa candidature à la Présidentielle de 2022.
Certains diront qu’il est bien mal placé pour le faire. Et pourquoi donc ? Demain, la République commémorera l’Appel du 18 Juin. Or, si, en 1940, un De Gaulle pouvait prétendre que toute résistance aux autorités et tout acte illégal commis dans ce cadre étaient légitimés par le souci de sauver la France et les Français victimes d’une occupation, alors au nom de quoi, en 2021, un Daillet ne pourrait-il pas tenir le même discours ? Car tel est son discours. Sur son site, je lis:
ATTENDU qu’il est prescrit en cas d’invasion ou de tyrannie que le peuple a non seulement le droit, mais le devoir de se révolter […]
ATTENDU que la Résolution 37/43 de l’Assemblée générale des Nations Unies […]: « Réaffirme la légitimité de la lutte des peuples pour l’indépendance, l’intégrité territoriale, l’unité nationale et la libération de la domination étrangère et coloniale et de l’occupation étrangère par tous les moyens disponibles, incluant la lutte armée » […]
ATTENDU que les peuples occidentaux sont occupés illégalement, d’une part du fait d’envahisseurs importés […], d’autre part du fait d’une élite apatride inversée parfaitement identifiée, qui ne fait pas mystère de ses vœux et fait venir ces envahisseurs aux fins de détruire les dits peuples, qui a subverti à son profit tous les rouages de l’État ainsi que les médias de propagande, agissant sous couvert laïc mais en réalité confessionnelle, sectaire, suprémaciste et racialiste, auto-élue, s’estimant d’une race supérieure (au contraire de toute réalité);
ATTENDU que les gouvernants successifs de la « République française » se sont montrés incapables de maintenir la paix, la Justice, l’instruction, la santé, la vie privée, la liberté, l’économie, la sécurité et a fortiori la prospérité, et tout ce qui découle des précédentes
ATTENDU (qu’ils) se sont montrés particulièrement zélés à détruire tout cela1.
Rémy Daillet conclut : «une véritable entreprise de destruction vise non plus seulement vos biens, mais vous-mêmes et votre descendance.»
Il appelle alors le peuple à agir : «Le coup d’État se fera dans l’ordre, dans le respect des personnes et (…) de la loi morale supérieure.»
En 1948, Bardèche avait prévenu les gaullistes :
[…] vous avez semé pour l’avenir un germe de rébellion permanent, vous avez justifié toutes les mutineries à venir. Vous avez fait triompher le principe que, dans toute crise grave, l’individu est désormais juge de l’honneur et de l’intérêt national, qu’il lui est permis de refuser l’obéissance et même de combattre le pouvoir légitime au nom de sa propre conception de l’honneur et de l’intérêt du pays, que non seulement sa rébellion est permise, mais qu’elle est même obligaoire, et que quiconque n’aura pas été rebelle sera poursuivi pour sa loyauté. Est-ce que vous ne voyez pas que ces fleurs que vous jetez avec tant de légèreté, vous les jetez sur le cadavre de notre pays?2
« On récolte ce que l’on sème », dit l’adage. Avec Daillet (et quoi qu’on puisse penser du personnage), l’heure est peut-être venue pour la république gaulliste de récolter ce qu’elle a semé. Reste à savoir si le peuple sera à la hauteur. Car un autre adage s’applique aussi: « Aide-toi et le Ciel t’aidera ».