Quatre mois fermes pour avoir giflé Macron: Pourquoi cette condamnation “mesurée”?

⏳ Temps de lecture: 2 minutes

Quatre mois de prison ferme infligés à l’homme qui a giflé Emmanuel Macron. Pour une brochure révisionniste, en 2008, j’ai écopé d’un an ferme. Pour une vidéo révisionniste, en février 2015, les juges m’ont condamné à deux ans ferme, si bien que j’ai dû m’exiler. Pourquoi cette différence qui pourrait surprendre ?

Parce qu’un acte de violence perpétré contre le représentant principal d’un régime peut être considéré (au pis) comme un appel à l’insurrection. Or, un appel à l’insurrection n’est dangereux que si la majorité souhaite la fin du régime en place, c’est-à-dire son remplacement par un autre. Ce souhait peut être actif («il faut que ça change») ou passif («si ça pouvait changer, ce serait bien…»).

Le plus souvent, les gens animés par le premier souhait ne forment qu’une minorité active. Mais lorsqu’elle entre en action, cette minorité est rejointe ou bénéficie de la bienveillance de la majorité passive. Le succès est alors assuré, même si quelques impondérables peuvent le retarder.

Le problème n’est donc pas la minorité active: elle existe toujours. Le problème est la majorité passive. Existe-t-elle ? Autrement dit, les silencieux sont-ils prêts à soutenir un mouvement insurrectionnel qui viserait un changement de régime ?

Pour l’heure, je ne le crois pas. Car si cette majorité passive avait existé, alors, répondant aux multiples appels (avec notamment le professeur Raoult), elle aurait refusé la «dictature sanitaire». En décembre dernier —malgré mon scepticisme habituel– j’ai voulu y croire: j’ai voulu croire qu’à partir de mars, l’exaspération suscitée par le confinement provoquerait des violences. Dans une vidéo, je l’ai dit. Mars est arrivé, puis avril et mai. Rien n’est venu. Nous en sommes en juin; les premières mesures de déconfinement ont été adoptées et, déjà, la cote de popularité du Président remonte. Bref, sauf imprévu grave, le pouvoir aura donc surmonté la crise sanitaire. Tout comme, en 2005, il avait surmonté la crise des banlieues.

Certes, de nombreux Français sont «exaspérés». Mais de là à vouloir changer de régime, un fossé subsiste. Car je le répète encore une fois: les Français voient dans la République le meilleur garant de leurs «libertés individuelles». Tant, donc, que le supermarchés seront achalandés, les pompes à essence pleines et les portables en fonctionnement, aucune révolution ne sera possible.

Voilà pourquoi le pouvoir réprime peu une gifle portée à Emmanuel Macron. Car il sait qu’aucune insurrection ne peut survenir. Pour l’heure, la lutte reste sur le terrain idéologique. D’où la répression bien plus sévère orchestrée à l’encontre des dissidents, à commencer par les révisionnistes. Ceux qui méprisent le combat révisionniste feraient bien d’y songer. Le pouvoir, lui, sait toujours d’où vient le danger.