Oradour: Message à une jeune gardienne de la Mémoire

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La petite-fille du rescapé Robert Hébras porte sur ses épaules la Mémoire d’Oradour: défendra-t-elle l’honneur de son grand-père face au révisionniste?

Madame,

Vous êtes la petite-fille de Robert Hébras, rescapé du drame d’Oradour. A 96 ans, il vous a «passé le relais de la Mémoire». Vous allez «désormais devoir porter sur vos jeunes épaules le poids de la mémoire d’Oradour transmise par votre grand-père».

De mon côté, je qualifie votre grand-père de menteur. Plus exactement, j’affirme qu’il a menti dans ses récits du drame, donc que la Mémoire qu’il vous demande de transmettre est fausse. J’ai conscience de la gravité de mon accusation.

Interrogée, vous avez déclaré que votre grand-père était l’homme de votre vie et que vous lui portiez un amour inconditionnel. Votre témoignage d’amour filial me touche, Madame. Cette fidélité vous honore. Voilà pourquoi je vous convie à un débat loyal, public, face-à-face. Ce sera pour vous l’occasion rêvée de défendre l’honneur de votre grand-père en même temps que la Mémoire d’Oradour.

Le public serait d’ailleurs étonné que vous décliniez mon invitation ou que la seule réponse des gardiens de la Mémoire soit une plainte en Justice. Car la vérité n’a besoin ni de s’abriter derrière le mur du silence, ni de se réfugier dans le jupes de la Justice. Elle affronte au contraire la contradiction, certaine d’en sortir affermie, donc plus forte résister au temps. Or, c’est précisément ce que souhaitent les gardiens de la Mémoire: «perpétuer les souvenirs du village martyr» (3). J’attends donc, Madame, avec bon espoir, une réponse positive à mon invitation.