La Mémoire est une arme politique
Dans un livre prophétique publié en 1948, Maurice Bardèche prévenait que les « atrocités nazies » seraient désormais invoquées non seulement contre le national-socialisme, mais aussi contre toutes idéologies d’ordre, soucieuse de préserver la race, la nation, les traditions, le métier…
Formater les jeunes pour qu’ils rejettent l’extrême droite
Dernier exemple en date: le voyage de Carole Delga, présidente de la région Occitanie, à Auschwitz, en compagnie de 163 lycéens. C’était le 29 mars 2023. Interrogée à son retour par le Midi Libre, elle a déclaré vouloir « lutter de toutes ses forces contre les idées d’extrême droite1»:
Je veux leur dire [aux jeunes] que l’être humain peut produire le meilleur, mais aussi le pire. Le pire, c’est celui de l’extrême droite.
Je veux rappeler que le vernis de respectabilité dont essayent de s’habiller les élus d’extrême droite n’est qu’une usurpation, un mensonge.
Que c’est l’extrême droite qui a conduit à ces régimes fascistes et nazis qui ont gazé et tué des millions de personnes, parce que juifs, homosexuels, Tziganes, handicapés2.
Carole Delga a au moins le mérite de la franchise. Elle affirme clairement la finalité du « devoir de Mémoire »: formater les jeunes pour qu’ils rejettent catégoriquement l’extrême droite, même « dédiabolisée ». Le message est le suivant: Auschwitz démontre que la dédiabolisation est un mensonge; avec ou sans vernis de respectabilité, l’extrême droite, ça mène aux chambres à gaz.
Depuis 1991, reprenant le travail de Maurice Bardèche, je dénonce l’exploitation politique de l’Histoire écrite par les vainqueurs de 1945.
Au sein de la droite nationale, beaucoup nient le problème en lançant: « les gens se moquent du passé; c’est l’avenir qui les intéresse. » Ils se trompent.
L’importance de l’analogie-déduction
Certes, les gens se soucient de l’avenir; toutefois, le cerveau fonctionne, comme je l’ai rappelé, par analogie-déduction: il analyse les défis actuels en se référant au passé (analogie) afin d’élaborer des stratégies destinées à construire l’avenir (déduction).
C’est un mécanisme naturel que vous ne pouvez éviter. Ainsi parle-t-on des « leçons du passé », de « l’expérience acquise », etc. Autant d’expressions qui trahissent le phénomène de l’analogie-déduction.
Nos adversaires le connaissent et l’utilisent. À Auschwitz et à Oradour, les musées enseignent: « quiconque oublie son passé est condamné à le revivre ». Carole Delga le confirme une nouvelle fois.
Tant que la droite nationale éludera le problème, elle n’aura le choix qu’entre deux options:
- soit, elle restera confinée dans un ghetto idéologique;
- soit, elle devra renier ses fondamentaux pour espérer remporter quelques succès électoraux.
Cette dernière option est la stratégie adoptée par Marine Le Pen depuis 2002. Elle a certes permis quelques percées électorales honorables; mais après Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron, il y a bien longtemps que la droite nationale devrait être au pouvoir avec une forte majorité au Parlement. Or, nous en sommes loin, très loin.
Pas de solution, mais un mot d’ordre: faire barrage!
Certains militants affirment que ce sera le cas dans quelques années. Hélas, j’entends ce discours depuis trente ans. En 1991, le numéro deux du Front national, Bruno Mégret, annonça qu’avant la fin de la décennie, Jean-Marie Le Pen serait au pouvoir. À l’époque, j’écoutais avec espoir les anciens du parti assurer: « Cela ne peut plus durer, les Français en ont assez. »
Mais ça a duré, et ça dure toujours. Et plus les années passent, plus le « devoir de Mémoire » devient omniprésent. Il n’y a là rien d’étonnant.
Carol Delga veut lutter « contre les idées d’extrême droite et agir, amener des solutions à des gens dans le désespoir3. » Si des solutions existaient, elles auraient été trouvées depuis bien longtemps. Sans elles, seule reste la lutte contre l’extrême droite en brandissant les « atrocités nazies ». D’où l’embrigadement de la jeunesse au nom du « plus jamais ça ».
Pour contrer cette propagande paralysante et détromper les jeunes victimes, quelques arguments suffisent. Même l’article du Midi Libre permet de les découvrir, car les rituels mémoriels sont désormais bien fixés, surtout Auschwitz.
Ils ont vu avec les yeux de l’imagination
La préparation en classe
Les jeunes qui ont visité Auschwitz reviennent en disant: « J’ai vu. » Certes, mais ayant préalablement étudié la Shoah en cours d’Histoire, les lycées arrivent à Auschwitz déjà persuadés qu’ils parcourront un « camp d’extermination », et cette mise en condition biaise leur regard.
Ils ont vu, mais non d’un regard neutre. Antoine, du lycée Paul Valéry à Sète, raconte: « J’ai eu un vrai pincement de cœur dès que je suis entré dans le camp4. »
Carole Delga ajoute: « Être physiquement présent sur le camp d’extermination, ce camp de l’horreur, était un moment grave, d’une très grande émotion5. »
Les yeux embués par les émotions
L’émotion paralyse la raison, brouille la vue du réel et débride l’imagination. Isild, du lycée Pompidou à Castelnau-le-Lez, déclare: « Être ici, voir les lieux, c’est très différent [d’un travail effectué en classe], on imagine l’horreur de ce qui s’est passé6. » À partir de cet instant, tout est vu comme une « preuve » de « l’horreur ».
Voilà pourquoi la visite d’Auschwitz-Birkenau commence le plus souvent à Auschwitz I, transformé en musée, où sont entassés des tas d’objets que l’imagination préalablement conditionnée transforme en autant de « preuves » de « l’horreur ».
Tout devient une preuve
Voici ce qu’écrit l’auteur du compte-rendu de la visite à ce sujet:
L’horreur est poussée à son paroxysme devant les montagnes d’affaires ayant appartenu aux victimes des nazis: des chaussures, des valises, des nécessaires de toilette, des prothèses, des gamelles. Entassés également, des pots de Zyklon B, ce gaz utilisé en masse. Et dans une dernière pièce, comble de l’horreur, ces fameuses mèches de cheveux arrachées aux déportés, destinés aux usines de textile allemandes7.
Ensuite, les élèves les plus intéressés et les plus scolaires sont conduits à Birkenau, le « camp d’extermination ». Ce qu’ils ont vu au musée les a tellement mis en condition que leur regard est totalement orienté. Raphaël, du lycée Alain-Fournier à Mirande, raconte: « J’ai été marqué par la pression autour de nous, une ambiance très particulière près des chambres à gaz qui sont rasées. Ce sont des usines, mais on ressent ce désir de destruction des nazis, qui m’a bouleversé8. »
Telle est la recette (très simple) du « voyage de la Mémoire »: formater préalablement pour briser la vision objective.
Apprenez-leur à voir avec les yeux de la raison
Avance ta main et mets-la dans l’orifice d’introduction du Zyklon B… si tu le trouves
Si j’avais pu parler à Raphaël, je lui aurais demandé: « Avez-vous constaté la présente d’orifices d’introduction du Zyklon B sur le toit effondré de la grande “chambre à gaz” du Krema II? »
À supposer qu’il ait jugé ma demande déplacée, voire scandaleuse, je lui aurais rappelé l’injonction d’Olivier Lalieu, historien du Mémorial de la Shoah: « Il faut s’arrêter sur les pierres, les objets, les bâtiments. »
J’aurais poursuivi ainsi: « Moi, je me suis arrêté sur le bâtiment appelé crématoire n°2 (Krema II). J’ai minutieusement inspecté le toit de la morgue 1, présentée aujourd’hui comme une “chambre à gaz”. Je suis même passé dessous, à la recherche d’orifices encore ouverts ou rebouchés. Je n’ai rien vu. »
Je lui dévoilerai alors les résultats de mes investigations. Puis je lui expliquerai pourquoi les tas d’affaires (valises, chaussures, gamelles, etc.) exposés au musée d’Auschwitz ne sont pas la preuve d’un meurtre de masse.
Raphaël pourrait rétorquer en invoquant les tas de valises, de chaussures, de gamelles, les monceaux boîtes de Zyklon B et, surtout, les cheveux!
Des preuves d’une déportation, d’une guerre totale… mais pas d’un massacre
Ceux qui sont intéressés peuvent lire mes réponses aux potentielles objections de Raphaël dans le complément de cet article. Dans le cadre de cet article, je me bornerai à ce qui impressionne le plus les visiteurs: l’immense tas de cheveux exposé dans une salle spéciale.
Le message implicite est: 1 chevelure = 1 gazé.
Je répondrai qu’il suffit de multiplier le nombre de femmes admises au camp pour y travailler par la masse moyenne d’une chevelure pour comprendre que ces tas de cheveux résultent de la tonte des déportées à leur entrée à Birkenau. En effet, par crainte des poux qui véhiculaient le typhus, les Allemands rasaient intégralement les prisonniers admis au camp.
Les cheveux étaient ensuite récupérés pour l’industrie textile. Il n’y a là rien d’étonnant. En effet, depuis septembre 1939, l’Europe était soumise à un blocus total par la marine britannique maîtresse des mers.
Afin d’éviter des pénuries fatales, l’Allemagne avait développé des produits de remplacement. Les cheveux y participaient: ils servaient à fabriquer des étoffes utilisées ensuite pour confectionner des tapis, des patins de frein ou des chaussons.
Les Allemands n’étaient pas les seuls à recycler les cheveux: depuis mars 1942, en France, dans toutes les villes de plus de 10.000 habitants, les cheveux étaient collectés chez les coiffeurs, puis lavés, traités et tissés dans une usine implantée à Condé-sur-Noireau (Calvados).
La présence de ces tonnes de cheveux à Auschwitz n’est donc pas la preuve d’un massacre de masse. Dans le cas contraire, il aurait été facile de les brûler.
Le révisionnisme est donc aussi une arme politique
À Auschwitz, les gardiens de la Mémoire exploitent l’émotion et l’ignorance des visiteurs pour les tromper. Dans une vidéo diffusée en 2014, j’ai dénoncé l’embrigadement de la jeunesse par le biais de ces « voyages de la Mémoire ».
Cette vidéo a été poursuivie en vertu de la loi Gayssot, et j’ai été condamné à un an de prison ferme. Pour y échapper, je me suis exilé en Grande-Bretagne. La France a alors lancé un mandat d’arrêt international et j’ai finalement été appréhendé le 10 novembre 2022 par la police antiterroriste britannique dans le petit village écossais où je m’étais réfugié. Peu après mon arrestation, la France a même lancé un second mandat d’arrêt, car les autorités françaises ne veulent surtout pas que leur proie leur échappe.
L’acharnement judiciaire dont je fais l’objet est compréhensible: mes travaux contrent la propagande historique exploitée à des fins politiques, la seule arme dont le Système dispose encore pour combattre l’extrême droite. D’où ma dangerosité sur le terrain intellectuel.
Si la droite nationale me soutenait, elle disposerait d’un outil irremplaçable pour neutraliser la propagande paralysante orchestrée contre elle.
Cet outil, j’ai sacrifié ma vie pour l’élaborer, le construire, le mettre à disposition des militants. J’espère qu’ils sauront en tirer profit. Pour ma part, j’ai accompli ma mission.