36 heures avant mon extradition…

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Voici une lettre que Vincent Reynouard a rédigée le 30 janvier 2024 au soir, 36 heures avant son extradition vers la France.
« Ce soir, dans ma cellule silencieuse, je savoure ma victoire intellectuelle. En se réjouissant de mon extradition, mes persécuteurs me désignent eux-mêmes comme le vainqueur. C’est un vrai plaisir de gourmet. Prenons le temps de le savourer.« 


30 janvier, 20h30: au moment du dernier appel, deux gardiens m’ont appris que je serai extradé le 1er février. J’en déduis qu’un ultime recours devant la Cour suprême du Royaume-Uni ne serait pas suspensif. Dommage: j’aurais bien aimé rester un peu plus longtemps dans cette prison devenue mon « chez moi », avec des gardiens et des codétenus devenus mes amis. Quand on est agréable avec les gens, les gens vous le rendent.

Je quitterai donc définitivement ma cellule après-demain, au matin. Dans ces moments, je joue un jeu macabre, j’imagine qu’au lieu de vivre une extradition, je vivrai une exécution: la mienne. J’essaie de me mettre dans la peau d’un condamné. J’ai souvent pensé à ces gens qui savent n’avoir plus que quelques heures à vivre.

Le destin du fugitif est différent; il a une chance, si minime soit-il, d’échapper à ses poursuivants. Jusqu’au bout, il pourra tenter de courir, de se cacher, avant d’être atteint par le coup fatal. En revanche, le condamné à mort, ou celui qui a décidé de mettre fin à ses jours, attendent seuls face à eux-mêmes.

J’ai certes pensé à Hitler et Éva Braun, ainsi qu’à la famille Geobbels. Mais une autre histoire me hante davantage: celle de Jeanne Gazage et d’Alexandre Valès. Elle avait 19 ans, il en avait 29. Il était curé de Seilh, elle était paroissienne.

Leur amour insensé ayant provoqué le scandale, il allait être muté ailleurs. Les deux amants ont préféré le suicide à la séparation. Ils se sont suicidés ensemble, le 27 janvier 1903. Je pense souvent à leurs derniers instants. Ils se sont suicidés sous les combles de l’église…

Sous les combles: cela m’évoque le dépôt clandestin de munitions aménagé dans l’église d’Oradour-sur-Glane. Les autorités françaises voulaient m’empêcher de publier mon nouveau livre sur le sujet. En octobre 2021, j’ai pu de justesse échapper à une arrestation. Revenu de nuit chez moi, j’ai pris mon ordinateur et mes dossiers sur Oradour. Je voulais impérativement achever la rédaction de cet ouvrage.

Après plusieurs péripéties, je me suis retrouvé dans un hameau perdu de l’Écosse. Quatre maisons sur le bord d’une petite route. Ma chambre d’hôte avait vue sur des champs avec des chevaux. La fenêtre de la cuisine donnait, au loin, sur la mer. Un décor idyllique, une ambiance reposante. Chaque jour, j’allais me promener à vélo: une bouche de 20 kilomètres en pleine campagne. Les champs, puis le bord de la mer: le rêve.

Le 7 novembre 2022, j’ai achevé la dernière relecture du livre avant de l’envoyer à l’imprimeur. Mes réserves d’argent s’épuisaient. Qu’allais-je faire désormais? Trois jours plus tard, le contre-terrorisme britannique m’appréhendait. De toute façon, sans passeport ni papiers, je ne pouvais plus fuir ailleurs…

Par principe, je me suis opposé à mon extradition. Une bataille judiciaire s’est alors engagée. Le premier mandat d’arrêt étant mensonger, la France en a lancé un deuxième, afin que sa proie ne lui échappe pas. Au début, mon avocat s’est montré optimiste: « Vos vidéos n’appellent pas à la haine, y compris celle où vous évoquez la question juive: l’affaire se présente bien. »

C’était sans compter sur la couardise des juges. Les Ponce Pilate abondent dans nos sociétés. Si tous se lavaient les mains au même moment, un torrent d’eau emporterait les palais de justice. Toutefois, je me garderai bien d’ignorer leurs jugements, car ceux-ci, quoiqu’iniques, témoigneront plus tard en ma faveur. Ce soir, dans ma cellule, je savoure ma victoire.

Je n’ai jamais bénéficié d’un important revenu ou du soutien d’un riche mécène. J’imprimais ma revue moi-même et la diffusais après de 300 lecteurs révisionnistes (j’en profite pour saluer ceux d’entre eux qui me lisent encore: vous êtes au révisionnisme francophone ce que la Vieille Garde était à Napoléon). Par la suite, j’ai réalisé mes vidéos moi-même pour les diffuser sur Internet. Bref, toute ma vie, j’ai fait ce que j’ai pu avec les moyens du bord, et mon audience a toujours été faible, voire marginale. Comparés à ceux des gardiens de la Mémoire, mes moyens ont toujours été dérisoires.

Et pourtant…

Alors que, sur les chambres à gaz hitlériennes et sur la tragédie d’Oradour, je proposais un débat loyal, face à face, mes contradicteurs ont toujours refusé. À la place, ils dépensent 13,5 millions d’euros pour tenter de contrer mon travail sur Oradour, et ils lancent le contre-terrorisme britannique à mes trousses, afin de m’appréhender. L’objectif est de me faire taire le plus longtemps possible en me jetant en prison.

Quel aveu d’impuissance à répondre à mes arguments!

Ils m’accusent de susciter la haine, mais depuis 30 ans que je diffuse le révisionnisme, aucun acte violent n’a pu m’être imputé. Aucun! À qui fera-t-on croire que je voudrais provoquer à la haine?

Ce soir, dans ma cellule silencieuse, je savoure ma victoire intellectuelle. En se réjouissant de mon extradition, mes persécuteurs me désignent eux-mêmes comme le vainqueur. C’est un vrai plaisir de gourmet. Prenons le temps de le savourer.

Merci à vous qui me soutenez.

Vincent Reynouard