La nouvelle de mon extradition prochaine s’étant répandue, des correspondants m’ont écrit pour me dire que je devais être déçu et sans doute démoralisé. Je les remercie et je les rassure: je ne suis ni l’un ni l’autre.
Quand, le soir du 26 janvier, un codétenu m’a informé que la télévision écossaise avait annoncé la décision de la Haute cour, je réalisais une aquarelle pour la veuve du révisionniste Carlos Porter. Après avoir posé quelques questions à mon informateur, je me suis tranquillement remis au travail.
La déception et la démoralisation sont des conséquences de nos désirs personnels. Or, personnellement, je ne désire rien. Je remplis ma mission en diffusant le révisionnisme. À ma mort physique, j’en serai récompensé.
De leur côté, mes contemporains méritent-ils la vérité? Si oui, alors je verrai mon travail porter ses fruits. Dans le cas contraire, les graines semées germeront après ma mort, ou peut-être jamais. Je n’y puis rien; c’est l’affaire de Dieu, pas la mienne.
Ici, à la prison d’Édimbourg, ma vie n’a pas changé d’un iota. Dans le calme de ma cellule, j’écris, je lis, je dessine et je médite. Loin d’apparaître comme un spectre redoutable, l’extradition à venir se présente comme une simple porte ouverte sur la suite, une suite qui, si les épreuves sont vécues positivement, se révélera enrichissante. D’où ma sérénité.
Dernière chose: d’après la BBC, les magistrats de la Haute cour ont souligné que dans le contexte actuel, toutes mes vidéos étaient « grossièrement offensantes » pour tous citoyens d’une société moderne. Preuve de l’importance du révisionnisme de la Seconde Guerre mondiale: il ne laisse personne indifférent. Je l’avais noté depuis longtemps. Pour le révisionnisme, c’est une belle victoire. Dès lors, pourquoi serais-je déçu ou démoralisé?
Merci à vous qui me soutenez.
Vincent Reynouard