« Mort aux Juifs ! », « Dehors les bougnoules », « Crève espèce de salope »… : le problème posé par ces cris de guerre lancés sur le Net
Chères Amies, Chers Amis,
Soyons clairs : je l’ai déjà dit, pour moi, la liberté d’expression doit être totale, y compris pour les messages violents et les insultes du genre « Mort au… », « Sale… », « Crève… » Le plus souvent, il ne s’agit que de cris de guerre dont les auteurs n’attendent aucun effet concret. Telle était, d’ailleurs, la position du législateur antérieurement à la loi Pleven (dite loi « antiraciste »; à ce sujet, voir mon livre intitulé : Streicher à Nuremberg. A la source de l’imposture « antiraciste »).
Mais depuis les années 70, la situation a changé. Du tout au tout. Aujourd’hui, le législateur affirme que « les mots peuvent blesser, voire tuer… »; que « les mots mènent aux actes », que « ça commence par l’injure raciale, et ça finit par le meurtre de masse… » (voir le dessin en illustration) etc.
Or, mon expérience me l’a démontré : quand je me retrouve poursuivi pour « contestation de crime contre l’humanité » (contestation de l’existence des « chambres à gaz »), n’ayant aucun argument à répondre sur le fond, mes adversaires réclament ma condamnation au motif que j’inciterais « à la haine ». Certes, ils ne trouvent rien, dans mes publications, qui soutiendrait cette affirmation. Mais il leur suffit alors de citer ces gens qui, sur le Net notamment, se répandent en messages très violents. Et ils n’ont plus qu’à dire : « Voilà le public de Reynouard. Reynouard nourrit leur haine. Il leur fournit la matière, eux la convertissent en haine… »
Que puis-je répondre ? Rien, je dois l’avouer. Car il s’agit bien de mon public et les messages montrés sont bien réels.
Voilà pourquoi je me permets de m’adresser à ceux qui, sur le Net, lancent ces cris de guerre. Pour moi, cela ne pose aucun problème, c’est (ou cela devrait être) votre droit. J’ajoute que lorsqu’on éprouve une intense colère, il est difficile de la garder en soi (j’y reviendrai dans le dernier paragraphe). Mais je vous en prie, songez aux combattants en première ligne. Songez qu’en agissant de la sorte, vous facilitez le travail de nos adversaires, non seulement pour faire fermer nos comptes, mais aussi pour obtenir des condamnations très lourdes.
D’où le fait que j’ai pu être critique vis-à-vis de ceux qui, à la légère, se répandent en messages violents, en injures ordurières ou en caricatures blessantes.
Cet appel, je le lance avec d’autant plus de force que mon absence de colère ou de haine n’est ni une ruse, ni une stratégie. Au fond de moi, je ne ressens ni colère, ni haine. Dès lors, je suis peiné de me voir traqué, condamné, bâillonné et réduit à l’exil au motif que, directement ou non, j’inciterais « à la haine ». Plus généralement, je suis peiné de voir que le combat « déraille » dans la haine alors qu’il pourrait aller beaucoup loin, et plus efficacement, s’il n’était pas pollué par ces cris de guerre.
Alors certes, je sais que lorsqu’on éprouve une intense colère, il est difficile de la garder en soi. A l’heure d’Internet, on profite de cet outil pour la crier publiquement. C’est naturel et je puis le comprendre. Voilà pourquoi je vous invite non pas à garder vos sentiments à l’intérieur de vous (car ils ressortiront toujours…), mais à dompter votre colère. Un principe bouddhiste déclare : « La colère est comme un charbon ardent; on s’en saisit pour le lancer, mais il nous brûle. » C’est très vrai. Aujourd’hui, c’est d’autant plus grave que ce charbon ardent brûle aussi les alliés de celui qui a voulu le lancer. Dès lors, travaillons sur nous-mêmes pour dompter nos mouvements de colère. Notre force en sera décuplée… J’en ai fait l’expérience personnelle.