Compte-rendu de l’audience d’appel

Compte-rendu de l’audience d’appel

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L’audience d’appel s’est tenue ce 11 janvier devant la Haute Cour de justice d’Écosse, pour statuer sur la recevabilité de la demande d’extradition de M. Reynouard formulée par les autorités françaises auprès du gouvernement écossais. Voici le compte-rendu de cette audience par M. Reynouard.


La plaidoirie de Me Mackintosh

Mon avocat s’est montré plus incisif qu’en première instance.

Après avoir rappelé que les vidéos visées par la France traitaient principalement de l’Holocauste, il souligna que j’y contestais l’Histoire officielle avec des arguments rationnels, sans polémiquer.

Puis il en vint à la quatrième vidéo, qui traite de la question juive.

« M. Reynouard, dit-il, se déclare d’accord avec Hitler sur l’existence d’un problème juif. Cette affirmation peut choquer, alarmer même. Toutefois, quand il affirme aller plus loin qu’Hitler, ce n’est pas pour inciter au meurtre, bien au contraire. Mon client explique qu’allant plus loin dans la réflexion, il en déduit que le problème juif découle des travers dont souffrent nos sociétés (perte de spiritualité, hédonisme…).

» La phrase qui le dit a été omise dans le mandat d’arrêt sur lequel le juge de première instance s’est fondé. Elle est pourtant capitale, car elle explique que mon client ne prône ni le génocide des juifs ni l’éradication du judaïsme. En première instance, le juge a d’ailleurs reconnu que Mr Reynouard ne réclamait pas l’extermination des Juifs.

» J’ajoute que, contrairement à Alison Chabloz, mon client n’est ni satyrique ni sarcastique: son discours est calme et réfléchi. »

À cet instant, un juge intervient pour déclarer que l’affirmation selon laquelle Hitler avait eu raison de dénoncer un problème juif était en elle-même grossièrement offensante. Mon avocat répondit qu’il fallait juger le message non pas en extrayant quelques affirmations, mais en considérant sa totalité.

Puis, il rappela que le Royaume-Uni avait refusé de criminaliser le révisionnisme.

« M. Reynouard, conclut-il, est révisionniste. Il est poursuivi pour cette raison. Ordonner son extradition en invoquant l’article 127 de la loi sur les communications — article qui, à l’origine, devait servir à réprimer les appels téléphoniques obscènes — serait faire un usage abusif de cette loi. »

Le réquisitoire du procureur

Prenant la parole à son tour, le procureur lança: « M. Reynouard ne nie pas seulement l’Holocauste; il conteste également le massacre d’Oradour par des SS, qui fit 643 victimes. » Par cette allégation, le procureur tenait de me présenter comme un fou qui niait la mort de civils, ce que je n’ai jamais fait. Le but de cette manœuvre malhonnête était de saper l’argumentaire de La Défense selon lequel je m’appuyer sur des arguments rationnels.

Le procureur poursuivit en affirmant que le juge de première instance avait bien analysé le caractère grossièrement offensant de mes vidéos, mais il n’osa pas prétendre qu’en déclarant aller plus loin qu’Hitler, je manifestais un « antisémitisme épouvantable », car cela aurait été vraiment trop ridicule.

Puis, il considéra l’atteinte à l’ordre public. On se souvient qu’en première instance, le juge avait écarté cette accusation. Le procureur soutint que c’était une erreur: « Les vidéos visées par la France risquent d’être regardées par un certain public qui, après avoir écouté Mr Reynouard, sera incité à perpétrer des actes antisémites. » On reconnaît ici l’argument principal des adversaires de la liberté d’expression: « Vous pouvez vous exprimer librement, à condition que vos propos ne risquent pas de susciter la haine chez certains. »

Mon avocat répliqua que dans mes vidéos, je n’appelais personne à agir, mais que j’encourageais les spectateurs à réfléchir en leur apportant des éléments de réflexion, ce qui est sans rapport avec les messages violents, tels que les injures racistes, les chansons satyrico-sarcastiques, les cris et les gestes dépourvus d’ambiguïté, qui sont ordinairement jugés comme portant atteinte à l’ordre public.

Dans l’attente du verdict

Les juges rendront leur décision le 1er février. Au terme de cette audience, je ne hasarderai aucun pronostic, pour une simple raison: tout se passera dans la tête de ces trois magistrats dont j’ignore l’état d’esprit.

Jugeant souverainement, ils auront le choix. Si, par respect pour la liberté d’expression, ils souhaitent me relâcher, alors ils retiendront les arguments de la Défense. Dans le cas contraire, ils privilégieront ceux de l’Accusation. Il ne leur sera demandé aucun compte, du moins dans cette vie.

Je demeure cependant serein, car, quelle que soit l’issue, je servirai la cause révisionniste. Certains affirment que je serais plus utile en liberté qu’en prison. Je pense que ce n’est pas nécessairement le cas. Subir la répression permet aussi de témoigner de la vérité. Les futures générations constateront: « Il avançait des arguments rationnels et proposait un débat loyal; ils l’ont pourchassé jusqu’au fin fond de l’Écosse et l’ont bâillonné. » La conclusion s’imposera d’elle-même.

En guise d’épilogue

Peu avant de monter sans le bus pénitentiaire, un gardien m’a soufflé: « Vous êtes un héros. Oui, un héros. » Je ne pense pas en être un; je me considère comme un homme qui accomplit son devoir envers les siens. Toutefois, cette marque de respect venu d’un simple fonctionnaire m’a touché. J’y vois un signe de la Providence qui m’indique ainsi que, dans l’ombre, mon travail se répand et le révisionnisme progresse.

Je ne céderai jamais.

Merci encore à tous ceux qui me soutiennent.