Certaines personnes condamnent les révisionnistes tout en réclamant pour eux la liberté d’expression. Dans cet article, Vincent Reynouard rappelle tout ce qui différencie un historien révisionniste tel que lui de ce que ses adversaires appellent « un négationniste ». Puis il explique pourquoi on ne peut pas, par conviction ou par stratégie, réclamer la liberté d’expression pour les négationnistes.
Dans la dernière livraison de Réfléchir & Agir (n° 79, automne 2023), interrogé sur le révisionnisme, Scipion de Salm a déclaré:
Je suis révisionniste pour la méthode historique, étudier librement le passé, questionner avec rigueur et sans tabou les vérités officielles. Mais je ne suis pas de la secte négationniste qui voit en Hitler un grand philanthrope philosémite injustement calomnié, sans souhaiter bien sûr sa persécution. Reynouard doit être libéré. (p. 44, col. B-C)
J’ignore si Scipion me range parmi les adeptes d’une « secte négationniste », mais de nombreux lecteurs le croiront sans doute, car l’enchaînement de phrases conduit à cette conclusion. Permettez-moi donc de clarifier.
Hitler, philosémite et philanthrope calomnié? Mais relisez mes livres!
Auteur d’un livre intitulé: Pourquoi Hitler était-il antisémite? je ne vois pas dans le Führer un « philosémite ». Je n’ai jamais, non plus, qualifié Adolf Hitler de « philanthrope ». Le chancelier allemand aimait son peuple, c’est certain. Sur la base d’une documentation irréfutable, j’ai démontré qu’il voulait s’entendre avec la France et ses voisins, une fois réparées les injustices issues de la paix imposée aux vaincus de la Première Guerre mondiale par les traités de Versailles, de Trianon et de Saint-Germain-en-Laye.
Dès 1940, le Führer annonça qu’il souhaitait une Europe unie et réorganisée économiquement sur la base des fondements nationaux-socialistes. Dans cette nouvelle Europe, chaque nation conserverait (et même cultiverait) ses particularismes nationaux. Cela ne fait pas d’Hitler un « philanthrope », mais les documents que j’ai produits démontrent que, sur bien des sujets, il a été « injustement calomnié ».
Je ne nie pas, j’affirme
Plus généralement, je ne suis pas un négationniste. Je ne nie pas des faits sans aucune raison valable. Bien au contraire, j’affirme en m’appuyant sur de nombreux éléments:
- Sur la base d’arguments relevant de l’Histoire, de la topographie et de la chimie, j’affirme que les « chambres à gaz » homicides d’Auschwitz, de Treblinka, de Sobibor, de Bellec et de Chelmno, telles qu’elles sont décrites dans la thèse officielle, n’ont pas pu exister.
- Après avoir étudié les ruines de l’église d’Oradour-sur-Glane, examiné les cadavres et comparé les témoignages, j’affirme que, dans ce village, les Waffen SS n’ont pas massacré les femmes et les enfants.
Pas de liberté d’expression des négationnistes
En évoquant une « secte négationniste », Scipion de Salm reprend le vocabulaire de mes adversaires. Certes, il s’en démarque en se déclarant opposé à toute persécution et en demandant ma libération, ce dont je le remercie.
Hélas, cet appel restera sans écho, car le discours de mes persécuteurs est le suivant: « Tout le monde doit être révisionniste en Histoire. Cependant, les négationnistes ne font pas de l’Histoire; ils nient des évidences en proférant des âneries aveuglantes, parce qu’ils veulent susciter la haine, à commencer par la haine antijuive. Or, l’antisémitisme étant un délit, il est légitime de tout faire pour empêcher les négationnistes de s’exprimer, y compris en les jetant en prison. »
En avalisant la première partie de ce discours, Scipion de Salm justifie, qu’il le veuille ou non, la seconde qui légitime la persécution des « négationnistes ». Je ne nourris aucun ressentiment à l’égard de Scipion: il a le droit de dire ce qu’il pense. Cependant, je conjure les lecteurs du blogue Sans Concession d’éviter ce piège.