comment faire preuve de courage

Comment faire preuve de courage?

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Un aimable correspondant m’a envoyé la lettre suivante, me demandant comment faire preuve de courage:

[…]

Plus je vous lis, plus je vois en vous une personne de bien, une personne très réfléchie. Vous avez une capacité de raisonnements bien supérieure à de nombreuses personnes qui vous suivent et c’est pour cela d’ailleurs qu’on vous suit.

Malheureusement, il est très difficile de parler des sujets que vous abordez.

Comment faites-vous pour avoir du courage ? (en dehors du fait d’accepter ce qui est pour pouvoir faire ce que l’on peut) Comment faites-vous pour accepter et non pas subir ? Comment trouver la foi (même les préceptes bouddhistes, je n’arrive pas à les faire miens) ? Je vous pose ce genre de questions, car je pense qu’elles peuvent aussi concerner pas mal de personnes. Vous avez ouvert des yeux, ce dont on peut vous remercier grandement.

Comment peuvent faire face les « êtres de rien », ceux qui n’ont pas de courage (je pense qu’elle est là la question centrale) ?

Je ne pense pas, comme le dit un de vos correspondants, que c’est par « plaisir de l’indignation ». Ne pas monter en première ligne, oui d’accord, mais il faut des relais pour entretenir les braises. Et comment avoir le courage pour cela? Tout est fait pour faire peur. Le peuple a compris ce que manifester (même sous toutes ses formes) pouvait entraîner (cf. Gilets jaunes, licenciement, attaques devant la justice).

Comme vous l’écrivez, comment avoir un sens à notre vie?

Et, au final, comment avoir du courage?

[…]

Cher Lecteur,

Un constat

Vous en avez conscience: dans une société qui ne peut être embrasée par le feu de la vérité, notre mission consiste à « entretenir les braises ». Faut-il se borner à conserver les travaux révisionnistes dans quelques bibliothèques privées bien dissimulées? Non, car une thèse qui ne s’expose pas publiquement est vouée à l’oubli. J’imagine mal la formation d’une société secrète révisionniste. D’où la nécessité du combat en première ligne, mené par quelques têtes brûlées.

Toutefois, vous le savez aussi: ces têtes brûlées doivent recevoir le soutien de l’arrière, et cela malgré la répression. Par conséquent, vous m’interrogez: « Comment faites-vous pour avoir du courage (en dehors du fait d’accepter ce qui est pour pouvoir faire ce que l’on peut)? »

Le courage, une réalité aux multiples facettes

Cette question vous taraude, ce que je comprends aisément. Pour y répondre, entendons-nous d’abord sur la notion de courage. Le courage, c’est accepter d’affronter des risques susceptibles de vous priver de choses que vous appréciez dans votre vie, voire que vous jugez indispensables. Il existe différents types de courage:

  1. Dans la durée: courage habituel ou accidentel (donc qui se manifeste en certaines circonstances seulement);
  2. Dans l’intensité: courage du héros qui, le premier, se lance à l’assaut de la tranchée ennemie, ou courage plus modeste du servant de la mitrailleuse protégé par des sacs de sable.

Le courage est donc comme une pierre précieuse: il présente de multiples facettes plus ou moins brillantes, mais toujours la même réalité. Cette vérité est capitale, car elle permet de comprendre que la Providence n’exige pas de chaque citoyen d’être un héros (sans quoi la notion d’héroïsme s’évanouirait), mais demande à chacun « d’accepter ce qui est pour pouvoir faire ce qu’[il] peut » afin de servir le Bien commun.

Ma conviction se fonde sur la parabole des talents rapportée dans l’évangile selon saint Matthieu. Le serviteur auquel le maître a confié cinq talents en a gagné cinq autres; celui qui en a reçu deux en a rapporté deux supplémentaires. Le maître récompense les deux serviteurs de la même façon (Mt 25:19-23). Dieu demande à chacun d’agir selon ses capacités.

Celui doté d’un grand courage pourra combattre en première ligne; celui dont le courage est plus limité devra rester à l’arrière. Toutefois, dès lors qu’un militant de l’arrière met pleinement à profit les talents et les opportunités que la Providence lui offre, son courage est proportionnellement identique à celui du héros qui combat en première ligne, quoique les manifestations du courage de l’un et de l’autre soient différentes.

Le combat quotidien et ses fruits

Dans le cadre du combat révisionniste, rester à l’arrière signifie d’abord en parler à l’entourage immédiat: parents, famille, amis, voire collègues de travail. Quoique plus terne qu’un combat en première ligne, cette action n’en demeure pas moins essentielle. Rappelez-vous la parabole du semeur: les graines tombées dans la bonne terre produisent, trente, soixante, voire cent fois ce qui a été semé (Mt 13:1-8).

L’ami qui, en 1990, m’a prêté deux brochures révisionnistes sur Oradour, est toujours resté en deuxième ligne. Pourtant, son geste fut capital: sans lui, je n’aurais probablement jamais mené mon enquête sur cette tragédie. Qui sait? Un jour, vous susciterez peut-être une vocation en parlant du révisionnisme à un ami.

Et même sans cela, vous aurez contribué à entretenir les braises. Voilà peu, un correspondant m’a raconté qu’il avait montré à des proches les photos des cadavres sortis de l’église d’Oradour, en leur donnant quelques explications sur les différences qui existent entre le cadavre d’une victime d’un incendie et celui d’une personne tuée par une explosion. Ses interlocuteurs étaient désormais convaincus que les femmes et les enfants d’Oradour avaient trouvé la mort dans des explosions. Voilà comment la vérité se répand: de proche en proche.

Le combat quotidien demande du courage

Parler du révisionnisme à leur entourage immédiat: telle est la première mission de ceux que vous appelez sans mépris les « êtres de rien » « qui n’ont pas de courage » ou, du moins, pas assez pour s’exposer publiquement. En effet, s’afficher comme révisionniste auprès de sa famille, de ses amis ou de ses collègues comporte des risques: risques d’être confronté à l’incompréhension, aux sarcasmes, voire à la colère et à l’exclusion. Un certain courage est donc nécessaire, modeste, certes, mais bien réel et honorable.

Naturellement, certains sympathisants révisionnistes pourront être invités à s’exposer davantage: se rendre au procès d’un militant poursuivi en justice; écrire sous son vrai nom aux autorités, afin de défendre la liberté de recherche; prendre parti ouvertement en faveur d’un militant attaqué. Dans de telles circonstances, un courage plus grand sera nécessaire. D’où votre question finale: « comment avoir du courage? »

Comment vaincre la peur?

Pour répondre, rappelons que le courage, c’est accepter d’affronter des risques susceptibles de vous faire perdre ce à quoi vous tenez dans cette vie. Par conséquent, le courage croît quand la peur diminue. D’où la question: pourquoi la peur devient-elle paralysante? Mon expérience m’a montré qu’elle le devient quand:

  1. On considère les pertes éventuelles comme irrémédiables;
  2. On ignore ce que le destin pourra nous apporter en compensation.
    Or, mon expérience, toujours elle, m’a démontré qu’il n’en est rien.

1. Toutes les pertes ne sont pas irrémédiables

Toutes les pertes ne sont pas irrémédiables. Les exemples sont nombreux. L’argent perdu en amendes et frais de justice peut être gagné de nouveau; des objets saisis peuvent être remplacés; la liberté perdue se retrouve; la tranquillité disparue peut revenir.

On m’objectera que, pour compenser les pertes, il faut abandonner l’action publique, celle qui entraîne des procès et des conséquences sociales néfastes pour le militant. J’en conviens, mais faire preuve d’un courage ponctuel est mieux que rien. Celui qui a posé un acte courageux a contribué à l’avancement de la cause. S’il ne peut en poser un deuxième, ce premier restera à son actif. Vous l’avez écrit: « on doit accepter ce qui est pour pouvoir faire ce que l’on peut ». C’est très vrai.

2. Toutes les pertes ne sont pas irrémédiables

J’ajoute qu’un acte de courage ponctuel peut permettre de vivre une situation exaltante (source de souvenir radieux) et de rencontrer des gens formidables avec lesquels on se liera désormais d’amitié. Cela fait partie des compensations offertes par le destin.

Ces compensations peuvent effacer des pertes irrémédiables. Un licenciement permettra de trouver un travail meilleur. Un déménagement contraint débouchera sur une situation bien plus enviable, dans un environnement plus clément.

Enfin, les épreuves acceptées et surmontées nous rendent meilleures. À 54 ans, je suis bien plus sage, compatissant et serein que je ne l’étais voilà vingt ans ou même dix ans. Pour rien au monde, je ne reviendrais en arrière. De plus, j’ai le sentiment très reposant du devoir accompli (même s’il reste encore beaucoup à réaliser), à commencer par le devoir envers mes enfants.

Pensez à vos enfants… Pensez à eux sur le long terme!

Dans un article intitulé: « Il n’y a pas de « bon » moment pour prendre part à la lutte » l’écrivain norvégien national-socialiste « Russlleman » raconte qu’il craignait de s’engager pour plusieurs raisons: peur de perdre son travail, peur de perdre ses amis, peur pour ses enfants. Il écrit:

La [peur] la plus compréhensible est sans doute la peur de ce qui pourrait arriver à ses enfants. Toutefois, ce n’est finalement pas une excuse suffisante, car si vous choisissez de ne pas vous battre pour l’avenir de votre progéniture, il est évident que cet avenir ne sera pas brillant. La seule chose que vous gagnerez, c’est que le Système viendra prendre vos enfants.

Ce qui est vrai pour ses enfants l’est pour tous les autres. Nous retrouvons ici un élément capital de l’idéologie nationale-socialiste: le service du Bien commun, quel que soit l’espoir de la victoire. J’irai même plus loin: plus l’espoir est fiable, plus il faut s’engager avec tout le courage possible.

Conclusion

Au terme de ces développements, la conclusion s’impose. Pour avoir du courage, il faut accomplir son devoir sans se focaliser sur les pertes possibles. Certains en seront très capables et en viendront à combattre en première ligne; d’autres seront moins disposés et resteront davantage en retrait. Qu’importe: dès lors qu’un militant met pleinement à profit les talents et les opportunités que la Providence lui offre, son courage est bien réel.

Les occasions d’entretenir les braises sont nombreuses: parler du révisionnisme à ses proches, aider matériellement les combattants en première ligne ou les soutenir par des manifestations d’encouragement. Autant d’initiative que les militants du rang peuvent prendre, afin de faire preuve du courage dont ils sont capables. Et ce courage sera proportionnellement aussi grand que celui du combattant de première ligne, avec, à la fin, la même récompense.

À vous d’agir désormais.