Arrivé à Paris, Vincent Reynouard a accordé un entretien à l’hebdomadaire Rivarol. Il y explique pourquoi il considère la décision de la Haute cour d’Écosse et son extradition comme une triple victoire intellectuelle. Puis il parle des projets qui occuperont ses prochains mois de liberté en France. Enfin il explique pourquoi il faut mener un combat sans concession, mais sans haine.
La fin de l’aventure écossaise
Rivarol: Le 26 janvier, la Haute cour d’Écosse a rejeté votre appel. On pensait qu’elle rendrait sa décision le 1er février, mais les magistrats l’ont rendue six jours plus tôt, la veille de la journée mondiale du souvenir de l’Holocauste. Ce n’est pas fortuit.
V.R. Non, bien évidemment, et cela me rappelle l’action engagée contre moi en mai 2001, après la diffusion de ma cassette vidéo sur le drame d’Oradour. Condamné en première instance pour « apologie d’un crime de guerre » — ce qui était un non-sens —, j’avais interjeté appel.
La Cour d’appel de Limoges choisit de rendre son arrêt le 9 juin 2004, c’est-à-dire la veille de la commémoration du soixantième anniversaire de la tragédie. Au lieu de m’innocenter — comme le fit plus tard la Cour de cassation, au terme de trois lignes de raisonnement, tant l’affaire était limpide —, les magistrats se montrèrent plus sévères: ils doublèrent la peine de prison (deux ans, dont six mois ferme).
C’était à prévoir: en choisissant de rendre sa décision la veille des commémorations du drame, la Cour avait clairement montré qu’elles satisferaient non pas la justice, mais les puissants. Il fallait faire de moi un exemple. Vingt ans plus tard, j’ai vécu la même chose, non pas à Limoges pour Oradour, mais à Édimbourg pour l’Holocauste.
Les magistrats écossais ont envoyé un message clair: la Grande-Bretagne ne deviendra pas le refuge des révisionnistes.
R. Pourquoi n’avez-vous pas tenté un ultime recours devant la Cour suprême du Royaume-Uni — l’équivalent de la Cour de cassation en France?
V. R. Dès le début, les avocats m’avaient prévenu qu’un recours devant cette instance serait inutile. En effet, son rôle est de juger s’il y a eu atteinte aux Droits de l’homme.
Certes, mon cas concerne la liberté d’expression, mais la Cour suprême s’inspire des décisions de la Cour européenne des Droits de l’homme.
Or, en juin 2003 dans l’affaire Garaudy, cette dernière a posé que la liberté d’expression ne s’appliquait pas aux « négationnistes », car, affirmait-elle, « la négation ou la révision de faits historiques clairement établis — tels que l’Holocauste » constituait un abus de cette liberté.
R. La Cour européenne des Droits de l’homme a donc déclaré que l’Holocauste était « clairement établi ».
V. R. Oui, et après ça, on vient nous dire que les juges n’ont pas à dire l’Histoire. Nous nageons en pleine hypocrisie. Une hypocrisie d’autant plus grave qu’en Europe, cette cour est l’instance la plus haute.
Dans une plaquette de présentation, on lit: « Ses arrêts, qui sont obligatoires pour les États concernés, conduisent les gouvernements à modifier leur législation et leur pratique administratives dans de nombreux domaines. »
On peut donc dire que sur le Vieux Continent, l’instance juridique supérieure a posé que l’Holocauste était « clairement établi ». On verra que dans mon affaire, cette décision m’a été fatale.
R. Ces quatorze mois de lutte judiciaire se sont donc soldés par une défaite. Le 2 février, vous avez été extradé vers la France.
V.R. Une défaite judiciaire, certes, mais une triple victoire intellectuelle que j’accepte de payer au prix de cette extradition, car mon destin personnel est sans importance. Je sers avant tout la cause révisionniste.
« Guerre à ceux qui veulent détruire la démocratie »
R. Quelle est cette triple victoire intellectuelle ? Elle doit être majeure pour que vous acceptiez en son nom d’être extradé.
V.R. La première est la suivante: mon extradition confirme que ce que je professe de depuis 20 ans, à savoir qu’il est inutile de quémander la liberté d’expression.
Beaucoup, dans nos rangs, ne comprennent pas ma position. Ils disent: « Demandez cette liberté et le refus opposé trahira l’hypocrisie du Système. » Mais en vérité, il n’y a aucune hypocrisie.
Les Droits de l’homme sont réservés à ceux qui les respectent, c’est-à-dire aux « démocrates ».
L’article 30 de la Déclaration universelle des droits de l’homme affirme qu’« aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant […] un droit quelconque de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés. »
En Europe, l’article 17 de la Convention de sauvegarde des Droits de l’homme et des libertés fondamentales va plus loin: il interdit de se livrer à une activité qui détruirait ces droits ou qui les limiterait davantage. Le préambule précise que « le maintien [de ces libertés fondamentales] repose essentiellement sur un régime politique véritablement démocratique ».
En matière de liberté d’expression ou d’association, les conséquences de ces articles et de ce préambule sont immenses: vous ne pouvez tenir des discours ou vous associer pour promouvoir une doctrine ou des idées qui, dans la lettre ou l’esprit, menaceraient les Droits de l’homme ou la démocratie.
Considérons par exemple le catholicisme de tradition: une société catholique prohiberait le divorce et le remariage, ainsi que les manifestations publiques d’autres religions. Or, tout cela est autorisé par les Droits de l’homme. Par conséquent, au nom des Droits de l’homme, un gouvernement peut dissoudre les associations catholiques traditionalistes.
S’il ne le fait pas systématiquement (du moins pas encore), c’est parce qu’il les tolère au motif qu’elles ne représentent pas un danger. Quant aux discours qui lui déplaisent, il suffit de les déclarer susceptibles de provoquer à la haine, sentiment contraire aux Droits de l’homme, pour les interdire.
Voilà pourquoi il est vain de réclamer certains droits, notamment la liberté d’expression. À partir du moment où l’on vous situe hors du champ des valeurs de la démocratie, vous n’y avez plus le droit.
Lorsque le philosophe Roger-Pol Droit lance: « Guerre à ceux qui veulent détruire la démocratie », il résume parfaitement la façon dont le politiquement correct fonctionne.
R. Certains objecteront que les articles 30 et 17 que vous citez sont inconnus du grand public. Ils diront que pour la grande majorité, la liberté d’expression ne saurait être refusée à des citoyens politiquement incorrects.
V.R. Je suis la preuve vivante du contraire. Pendant quatorze mois, j’ai été incarcéré à Édimbourg et menacé d’extradition. Or, je n’ai bénéficié d’aucun soutien populaire, ni en Grande-Bretagne ni en France.
Où sont tous les « Je suis Charlie »? Ils ont soutenu Charlie Hebdo parce que cet organe pourfend les intégrismes religieux, ce qui est bien vu au sein d’une société laïque, pour ne pas dire athée. Mais demandez-leur de défendre la liberté d’expression de Vincent Reynouard, et ils refuseront en arguant: « Ce qu’il dit est intolérable. C’est un nazi. » Les articles 30 et 17 reflètent donc la pensée populaire.
À ce propos, relisez la conférence prononcée à l’UNESCO en 2002 par Monique Canto-Sperber. La philosophe conclut qu’il appartient à l’État « d’interdire tout comportement traduisant une […] attitude d’exclusion fondée sur l’intolérance. » Le « nazisme » étant, aux yeux du public, le summum de l’intolérance, contre un « nazi », toutes les barrières levées sont acceptables.
R. Il est vrai qu’on peut tout se permettre contre un « facho », cela n’offusque personne. On se rappelle le film de Francis Girod, Terminale, en 1998. Avec la complicité d’un responsable d’éducation, des élèves tuent leur professeur d’Histoire qui se révèle être un néonazi révisionniste. À la fin, le responsable d’éducation rassure les jeunes en assurant que la Police enquêtera « mollement » qui leur dit: « On est tombé sur un inspecteur que la mort d’un nazi n’empêche pas de dormir ». Puis la morale de l’histoire s’affiche à l’écran: « Le pire avec les salauds, c’est qu’ils vous donnent envie de tuer. »
V.R. Ce film était certes caricatural, mais la parodie de justice dont je viens d’être la victime démontre que l’immense majorité accepte la persécution d’un « facho », en particulier lorsqu’il s’agit de le bâillonner. Toutefois, il ne faut pas se contenter de le déplorer: il faut aller plus loin et comprendre pourquoi.
Quatre jours avant l’audience d’appel, mes avocats sont venus me voir en prison. Ils souhaitaient m’avertir que les chances de succès étaient très minces. Dans de tels moments, on joue cartes sur table. Me Mackintosh m’a dit: « Si vous contestiez le génocide arménien, tout le monde s’en moquerait. Mais il s’agit de l’Holocauste… »
Une parodie de Justice qui servira la cause révisionniste
R. Nouvelle preuve que toutes les mémoires, donc que toutes les victimes, ne se valent pas. Au fond, c’est compréhensible: les malheurs du peuple arménien sont sans conséquences politiques ou géopolitiques. En revanche, l’Holocauste est la clé de voûte du nouvel Ordre mondial, ainsi que la légitimation de l’existence d’Israël et de sa politique extérieure.
V. R. Voilà pourquoi il ne saurait y avoir de liberté d’expression pour les révisionnistes des « chambres à gaz ». Le sujet est trop important. D’où ces lois antirévisionnistes votées en Occident. Pour l’heure, certains pays résistent encore. Mais à terme, si rien ne change et si des révisionnistes se lèvent, la prohibition sévira partout, de droit ou de fait.
Le Royaume-Uni vient de montrer l’exemple: aucune loi antirévisionniste n’y existe. Pour m’extrader, les autorités ont donc usé d’un procédé éculé: invoquer d’autres lois pour les appliquer à mon cas. Elles ont accusé mes vidéos:
- De porter atteinte à l’ordre public ;
- De violer l’article 127 de la loi sur les communications, en étant « grossièrement offensantes ».
R. La première accusation était si ridicule qu’en première instance, le juge l’a écartée.
V. R. Oui, et en Appel, cela a contrait le procureur à développer l’argument invoqué par les ennemis de la liberté d’expression: « Les vidéos de Vincent Reynouard sont susceptibles de conduire certains à perpétrer des actes antisémites. » Or, depuis trente ans que je diffuse mes messages, combien d’actes antisémites ont-ils pu m’être imputés? Réponse: aucun.
Mais pour nier cette évidence, les trois magistrats de la Haute cour ont écrit: « Il n’est pas difficile, surtout dans le climat actuel de tension dans plusieurs parties du monde, de supposer qu’une publication répétée de matériel antisémite ou raciste puisse provoquer de graves troubles dans certains secteurs de la société. »
R. Quand la preuve n’est plus exigible et que le jugement se bâtit sur des conditionnels, la porte est grande ouverte à l’arbitraire.
V.R. Exact. Maintenant, j’en viens à l’article 127 de la loi sur les communications. Les trois magistrats ont écrit que mon discours se divisait en trois catégories:
« Premièrement, il y a la négation du massacre d’Oradour […] Des Waffen SS ont détruit un petit village du centre de la France, causant la mort de 642 hommes, femmes et enfants. Ces deux derniers groupes furent conduits de force dans l’église du village avant d’être tués à la grenade, par le feu ou par balle s’ils tentaient de s’enfuir. Certains, dont une seule femme, ont survécu au massacre et ont pu raconter ce qui s’était passé. Le village est aujourd’hui préservé tel qu’il était l’époque.
« Deuxièmement, le discours aborde les événements survenus dans les camps de concentration d’Auschwitz et de Birkenau. On estime qu’entre 1941 et 1944, 1,1 million de personnes ont été tuées dans ces camps, dont des centaines de milliers de Juifs qui, pour la plupart, ont été conduits dès leur arrivée dans les chambres à gaz. Un très petit nombre d’entre eux se sont échappés ou ont survécu et ont pu rapporter leur expérience. Le commandant du camp, Rudolf Höss, a été jugé et exécuté. Les circonstances horribles des camps ont fait l’objet de nombreuses recherches et sont largement connues. »
R. On constate que, tout comme leurs collègues de la Cour européenne, les trois magistrats ont dit l’Histoire. Comme d’habitude, l’exemple vient de haut.
V. R. Et ce n’est pas fini. Les trois magistrats ont ajouté:
« Troisièmement, les vidéos de l’appelant traitent de ce qu’il décrit comme le « problème juif », à l’égard duquel il appuie l’approche adoptée par le régime nazi. »
R. C’est entièrement faux! Vous n’avez jamais approuvé l’antisémitisme de Hitler.
V. R. Bien évidemment, mais encore faudrait-il me lire et m’écouter sérieusement. Quoi qu’il en soit, ces gens ont conclu:
« La Cour n’hésite pas à qualifier de grossièrement offensante la manière dont l’appelant traite ces trois sujets. Le phénomène des fausses nouvelles, dans le contexte de l’internet et des médias sociaux, est bien connu, tout comme ses effets néfastes.
En l’espèce, ce n’est pas tant la fausseté patente des documents de l’appelant qui cause l’offense, mais le fait que, comme l’a dit la Cour européenne dans l’affaire Perinçek c. Suisse (2016) […], les déclarations en cause constituaient « des attaques contre la communauté juive, attaques intrinsèquement liées à l’idéologie nazie qui était antidémocratique et contraire aux droits de l’homme (…) [et] qui incitaient à la haine raciale, à l’antisémitisme et à la xénophobie (…).
C’est pourquoi l’interdiction de tels propos était, aux termes de l’article 17 de la Convention européenne, nécessaire dans une société démocratique ». La négation de l’holocauste est une insulte grossière aux membres de la communauté juive et des autres communautés dont les membres ont péri à Auschwitz et Birkenau. Il en va de même pour ceux qui vivent avec la mémoire d’Oradour.
Il n’est pas nécessaire d’être membre des communautés concernées pour être grossièrement offensé par de telles déclarations; toute personne raisonnable le serait. Les autres déclarations du requérant sur la communauté juive relèvent du racisme antisémite. »
R. Le raisonnement est donc toujours le même: vous mentez sur des faits historiques attestés, car vous voulez susciter l’antisémitisme. Or, vos mensonges révoltent tout le monde et l’antisémitisme heurte Droits de l’homme. Par conséquent, l’article 17 impose de vous bâillonner.
V. R. Voilà pourquoi j’affirme avoir été victime d’une parodie de justice. Pour l’heure, mes adversaires n’en ont cure et s’en réjouissent ; mais si le peuple se réveille un jour, alors ce que j’ai subi avec d’autres — contribuera à accréditer le révisionnisme. Cette parodie à laquelle les autorités écossaises ont été contraintes constitue ma deuxième victoire intellectuelle, même si elle s’inscrit sur fond de défaite judiciaire.
Mais pourquoi ne l’ont-ils pas enfermé?
R. Certes, mais vous avez été extradé, sans toutefois être immédiatement incarcéré. Or, vos adversaires espéraient vous voir jeté en prison dès votre retour en France. Radio J, par exemple, vous voyiez déjà incarcéré pour un an. De son côté, le président de l’association nationale des familles des martyrs d’Oradour-sur-Glane, Benoît Sadry, a lancé: « Je suis satisfait qu’il vienne effectuer sa peine en France, car un an avant la commémoration des 80 ans du massacre en 2024, il avait à nouveau choisi de publier un livre négationniste. S’il y a à nouveau récidive, il sera plus facile de le poursuivre s’il est en prison chez nous. » Dès lors, pourquoi êtes-vous en liberté?
V. R. Parce que les accords internationaux sont formels: la Justice française ne peut me demander de comptes qu’en vertu des faits pour lesquels j’ai été extradé. Elle doit donc limiter ses poursuites aux sept vidéos mentionnés dans le deuxième mandat d’arrêt.
R. Les autorités françaises ne peuvent donc ni vous incarcérer en vertu de peines prononcées entre 2015 et 2020 (17 mois de prison au total) ni vous poursuivre pour d’autres articles ou vidéos qui ne seraient pas mentionnés dans ce mandat d’arrêt.
V. R. Exactement. Et sachant qu’il n’y a pas de prison préventive pour les délits de presse, à mon retour en France, j’ai été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Je suis soumis aux obligations suivantes:
- Ne pas quitter le territoire national sans autorisation;
- Remettre ma carte d’identité et mon passeport au tribunal;
- Pointer chaque semaine au commissariat de ma résidence.
Si je respecte ces obligations, je resterai en liberté jusqu’à ma condamnation définitive pour ces sept vidéos.
Une situation bien moins tragique que prévu
R. Certains disent que vous ne les respecterez pas et que vous fuirez à nouveau la Justice.
V. R. Ils se trompent. En vérité, je souhaite ce procès, pour des raisons que je dévoilerai plus tard.
R. Mais chaque vidéo poursuivie pouvant vous valoir une année de prison, vous risquez sept années de prison.
V. R. Détrompez-vous: conformément à ce qui est écrit dans le mandat d’arrêt, ces sept vidéos seront jugées en une seule affaire, me faisant un an d’incarcération au maximum. De plus, j’ai lu la lettre que mes avocats ont reçue de la France.
Sachant que le 9 août 2023, j’ai fini de purger la peine qui m’avait valu le premier mandat d’arrêt, les jours passés à la prison d’Édimbourg du 10 août 2023 au 1er février 2024 (soit cinq mois et trois semaines) seront décomptés de la peine à venir. Je resterai donc en prison un peu plus de six mois.
R. Mais ensuite, la France pourra vous incarcérer en vertu des condamnations antérieures, et elle en profitera pour vous infliger d’autres peines pour d’autres vidéos, articles, livres…
V. R. Non, du moins pas tout de suite. Mes avocats britanniques m’ont assuré qu’à ma sortie de prison, une fois les six mois purgés, je disposerai de 45 jours pour quitter librement le territoire.
R. En profiterez-vous ?
V.R. Nous n’y sommes pas encore. Pour l’heure, je bénéficie d’une période de relative liberté avant d’être incarcéré pour les sept vidéos.
R. Que ferez-vous pendant cette période de « liberté » ?
V.R. Je l’ignore. Tout dépendra des occasions que la Providence m’offrira. Dans ma vie, je n’ai jamais dressé de plan à moyen ou long terme ; j’ai toujours fait feu de tous bois, au gré des inspirations et des occasions. Je souhaiterais tout de même rendre visite aux gens qui m’ont soutenu pendant des quinze mois, et, si possible, faire une tournée de conférences privées avec dédicaces de mes ouvrages.
Mes adversaires reconnaissent malgré eux la valeur de mes travaux et l’importance du révisionnisme
R. Dans l’immédiat, votre situation semble moins tragique que prévu, mais votre avenir reste sombre. À 55 ans, vous n’avez ni maison, ni compte en banque, ni travail. De plus, après cette petite période de « liberté », ce sera la prison pour plusieurs années ou une fuite vers l’inconnu avec une nouvelle traque. N’êtes-vous pas fatigué ?
V. R. Non, je voulais dédier ma vie à ma famille et au révisionnisme. En partie par ma faute, j’ai perdu ma famille. (J’ai tenté à plusieurs reprises de reprendre contact: en vain ; peut-être la situation se débloquera-t-elle un jour…) Seul me reste le révisionnisme. En 1990, j’ai commencé mon enquête sur Oradour et j’ai diffusé mon premier tract révisionniste. Trente-quatre ans plus tard:
- Les gardiens de la Mémoire dépensent 13,5 millions pour tenter de contrer mon travail sur Oradour ;
- Les autorités françaises remuent ciel et terre pour me saisir dans le but de me bâillonner, et pour me livrer, la Grande-Bretagne a organisé une parodie de justice. J’ai ensuite été mis dans un avion accompagné par trois inspecteurs français. À ma descente à Paris, j’étais menotté en tenue par une chaîne, comme un terroriste, un assassin ou un violeur en série.
R. Quand on vous connaît, c’est effarant.
V.R. Certes, mais mouvais-je espérer une meilleure reconnaissance de la valeur de mes travaux et de l’importance du révisionnisme de la Seconde Guerre mondiale? Cette reconnaissance éclatante, qui constitue ma troisième victoire intellectuelle, me donne un tonus extraordinaire.
R. Vous acceptez donc d’avance de nouvelles années de prison.
V.R. Oui, car en 2004, le professeur Faurisson a écrit:
[les antirévisionnistes] en ont appelé au vote de lois spéciales pour faire taire les révisionnistes. Là, ils ont signé leur perte. Recourir à des lois spéciales, à la police et à la prison, c’est avouer son impuissance à utiliser les arguments de la raison, de l’histoire et de la science.
En voici un exemple flagrant. Le président de l’association nationale des familles des martyrs d’Oradour-sur-Glane a déclaré: « Je me souviens de plusieurs attaques révisionnistes de Vincent Reynouard à l’encontre de Robert Hébras. Cela avait beaucoup blessé le dernier survivant du massacre d’Oradour. »
C’est vrai: dans une vidéo intitulée « Oradour: j’accuse le dernier témoin« , j’ai accusé Robert Hébras d’avoir inventé des souvenirs après coup et, surtout, d’avoir falsifié gravement un témoignage pour faire croire que dès le soir de la tragédie, un Waffen SS aurait avoué le massacre. Pourquoi n’a-t-il pas défendu son honneur en réfutant mes accusations? C’eut été le moment de me discréditer à jamais. Or, il n’a pas saisi l’occasion. Je laisse les gens conclure.
Je suis certain que mon action et mon sacrifice porteront leurs fruits. Ils contribueront à démontrer que nos adversaires n’avaient rien de solide à nous opposer.
Ce que le combat révisionniste m’a apporté
R. Certes, qu’en est-il de vous, personnellement ?
V.R. Au niveau personnel, le combat révisionniste m’a apporté beaucoup. Certes, sur le plan matériel, j’ai presque tout perdu ; mais paraphrasant le Christ, Jacques Ellul recommande:
Abandonnez tout pour être tout. Ne mettez pas votre confiance dans vos moyens humains, aucun, parce que Dieu y pourvoira (où, quand, comment, nous ne pouvons le dire). Faites confiance sur parole et non sur un programme rationnel. Engagez-vous dans la voie où vous découvrirez au fur et à mesure des exaucements, mais dont on ne peut garantir la substance…
De tels exaucements, j’en ai bénéficié de nombreux. J’en remercie la Providence.
R. Le mot de la fin ?
V.R. Je l’adresse à des plus jeunes qui seraient appelés, plus tard, à prendre la relève. Certes, j’ai des ennemis qui sont sans pitié, mais malgré cela, ma vie a toujours été joyeuse.
Même en prison — que ce soit à Valenciennes ou à Édimbourg — j’ai rencontré des gens extrêmement gentils qui ont illuminé mes journées. Il existe donc un bouclier entre la volonté de mes adversaires et mon existence. Ce bouclier, c’est — j’en suis persuadé — mon absence de haine. Je combats POUR un idéal, non CONTRE quiconque.
Je me permets donc de mettre en garde les jeunes contre la haine. Le sage Osho Rajneesh enseigne: « L’amour engendre l’amour et la haine suscite la haine. Nous recevons toujours la monnaie de notre pièce. C’est une loi absolue. Retenez que vous devez donner ce que vous désirez recevoir. N’espérez pas obtenir du jasmin en échange de vos orties. »
Cet enseignement doit guider votre combat: soyez sans concession, mais aussi sans haine.