Dédiabolisation, piège démoniaque

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Faut-il « dédiaboliser » la vraie droite ? Pour répondre, soulignons que dans les faits, « dédiaboliser » signifie: aligner le plus possible la droite sur les « valeurs » de la gauche. Cela est-il possible sans renier les idéaux de droite ? Non, et voici pourquoi.


La philosophie des Droits de l’homme, fruit du négationnisme de la gauche

Pour la gauche, l’ordre naturel n’existe pas.

Créé par hasard et sans raison, notre univers est régi par des lois physiques aveugles. Sur une petite planète perdue dans l’immensité, la Vie, selon la gauche, est apparue fortuitement, à la suite de combinaisons chimiques d’atomes. Au cours de plusieurs milliards d’années, elle a évolué sans but.

Cette évolution erratique a donné l’Homme: un être doué de cinq sens et d’un néocortex. Il se croit libre, mais ses actions sont entièrement déterminées par des stimuli extérieurs qui, dans son cerveau, provoquent des courants électriques à l’origine de ses pensées. Simple machine biologique, sa vie n’a aucun sens. Sorti du néant à sa conception, à sa mort, il retourne au néant1.

Les conséquences de ce négationnisme

L’importance de l’égalité dans la logique de la Gauche

Première conséquence: la nature étant aveugle, elle ne distingue pas. Dès lors, il n’y a pas de hiérarchie naturelle. À la naissance, tous les hommes sont égaux, ce qui implique une égalité des droits.

Cette doctrine était affirmée par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen publiée en 1793. L’article 3 stipulait: « Tous les hommes sont égaux par nature […]2. »

La notion de liberté selon la logique de la Gauche

Deuxième conséquence: en l’absence d’ordre naturel, aucune morale supérieure n’existe qui imposerait des barrières infranchissables. L’Homme est donc libre de poursuivre son bonheur comme il l’entend.

Certes, si tout le monde exerce sa liberté sans aucune limite, alors le monde sera une jungle dans laquelle les plus forts écraseront les plus faibles. Pour l’éviter, l’article 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen promulguée en 1789 affirme:

La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits3.

Pour la gauche, cette notion est capitale, car elle fonde l’organisation sociale. D’où son rappel dans le quatrième article de la Déclaration des droits de l’homme publiée en 1793:

La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme d’exercer à son gré, toutes ses facultés ; elle a […] les droits d’autrui pour bornes4.

Autrement dit — et selon la formule connue: « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. »

Soulignons enfin que respecter la liberté des autres, c’est se comporter fraternellement. Cette philosophie est l’objet du premier article de la Déclaration universelle des droits de l’homme promulguée en 1948:

Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité5.

Les articles qui suivent énoncent les droits dont chacun bénéficie, donc les libertés que vous devez respecter chez l’autre, quel qu’il soit: droit à la vie, à la santé, à la sécurité, à la réputation, à voyager librement, à s’établir là où il le désire, à exercer le métier qu’il aime, à choisir son orientation sexuelle, à s’unir s’il le veut, quand il le veut et avec la personne de son choix, à exercer la religion qu’il souhaite et s’il le souhaite, à s’exprimer librement, à bénéficier d’une justice équitable, etc.

L’exemple de l’avortement

Notez-le: l’avortement ne figure pas dans la déclaration de 1948. À l’époque, en effet, de nombreux pays, dont la France, punissaient cette pratique6. Mais poussée à son terme, la logique de gauche l’impose comme un droit. Pour une raison simple: si l’Homme est une machine biologique faite de tissus vivants, alors son existence en tant que « personne humaine » est subjective, elle dépend de la conscience qu’il en a et des liens qu’il a tissés avec d’autres.

Le fœtus étant réputé n’avoir aucune conscience, seul le lien que sa mère établit avec lui confère au bébé à naître le statut de « personne humaine ». Par conséquent, si la mère refuse sa grossesse, alors le fœtus se réduit à quelques dizaines ou centaines de grammes de matière biologique. Simple corps étranger, la femme doit avoir le droit de s’en débarrasser.

L’exemple du mariage

Il en va de même pour le mariage à plusieurs. Certes, l’article 16 de la Déclaration universelle des droits de l’homme implique que seules deux personnes de sexe différent peuvent s’unir7. Mais pourquoi le mariage devrait-il être entre un homme et une femme ? Et pourquoi devrait-il se limiter à deux personnes ? Imposer ces règles, c’est admettre l’existence d’un ordre naturel. D’où le « mariage homosexuel » désormais autorisé par la loi, en attendant que la polygamie et la polyandrie s’instaurent.

J’ajoute qu’en cas de stérilité, ces conjoints issus de mariages à plusieurs pourront adopter. En effet, pourquoi un enfant devrait-il être élevé par un couple, qu’il soit hétéro ou homo ? Imposer cela, c’est admettre l’existence d’un ordre naturel.

Le société suit sa logique jusqu’au bout

Quant à changer de sexe, dans la logique de gauche, c’est un droit évident. En effet, pourquoi mon genre devrait-il être fixé par le hasard de la loterie génétique ? Si je veux en changer, c’est mon droit.

De la promotion du féminisme radical au soutien à la cause LGBTQAI2S+, le spectacle qui s’offre démontre la pertinence de l’avertissement lancé au début du XIXe siècle par l’abbé de La Mennais:

La logique des nations est aussi rigoureuse que la vérité même de Dieu même. Un individu peut reculer devant des conséquences, la société, jamais8.

S’il n’y a plus d’ordre naturel et si l’égalité des droits doit régner, alors je dois pouvoir modifier non seulement mon sexe, mais aussi toutes les parties de mon corps.

Transhumanisme, aboutissement utlime

D’où le concept de « liberté morphologique » défendu par les transhumanistes. Salomé Bour explique:

Le principe de liberté morphologique atteste le droit à évoluer en fonction de choix individuels, en expérimentant différents moyens, sans limites ni contraintes. Le philosophe suédois transhumaniste Anders Sandberg précise qu’il s’agit d’un droit, pour tout un chacun, de disposer de son propre corps et de pouvoir le modifier selon les idées et les valeurs que l’on souhaite exprimer, mais aussi dépasser: la liberté consiste en ce que rien ni personne ne peut imposer un choix particulier à l’individu, que ce soit moralement ou encore par le biais d’une pression sociale9.

Et l’auteur de conclure:

la philosophie transhumaniste extro-pianiste est avant tout une philosophie libérale, qui place l’individu au centre de son dispositif, et une philosophie proaction, qui promeut l’expérimentation et le recul des limites, qu ’elles soient techniques, sociales ou morales. Selon cette conception, la liberté individuelle du sujet de se définir et de transformer son corps, et sa manière de penser peut seule permettre à l’humanité de progresser vers l’extropie10.

Armée de ce concept de la liberté, la pensée de gauche renverse petit à petit toutes les barrières. L’ordre naturel n’existant pas, notre identité peut être dépassée. Le transhumaniste Marc Roux affirme que la crainte des chimères est:

une réaction fondamentalement irrationnelle de peur face à un “nouveau” et à un “étranger” qui questionne notre identité. Ces réactions sont primaires. L’humanité nous intime de les dépasser11.

L’“humanité”, c’est ce qui s’oppose à la “xénophobie”, un terme que la gauche applique à la pensée de droite.

L’ordre naturel, pierre angulaire de la pensée de droite

En effet, contrairement à la gauche, la droite véritable et traditionnelle affirme l’existence d’un ordre naturel. Reflet de l’ordre divin, il impose des frontières indépassables. En 1920, un critique des démocraties modernes soulignait:

Né de la nature, dont il reste partie intégrante, l’homme ne peut subsister que dans la nature et par la nature. Celle-ci constitue un milieu lui offrant tout, lui enseignant tout (par les obstacles mêmes qu ’elle lui oppose), et au sein duquel il est appelé à devenir de plus en plus libre, de plus en plus puissant, comme aussi de plus en plus responsable. Mais sa puissance et sa liberté resteront subordonnées à son obéissance aux lois naturelles: sa responsabilité résidera en l’obligation d’acquérir la connaissance de celles-ci12.

Les conséquences de cette vision du monde

La hiéreachie dans la pensée de droite

Première conséquence: dans la pensée de droite, il existe des hiérarchies naturelles — hiérarchie des races, des castes, des fonctions, des sexes, etc.

Par conséquent, l’égalité stricto sensu n’existe pas, ce qui implique l’existence de droits inégaux.

En 1820, évoquant ces « droits inégaux […] qui se distribuent selon les inégalités naturelles », le philosophe et homme d’État François Guizot écrivit:

Le droit des individus à concourir aux diverses fonctions du pouvoir, ou à toute action générale qui influe sur telle ou telle partie de la société est de cette sorte.

Il n’est point universel ni inhérent à la qualité d’homme. Il est subordonné à la capacité des individus, naît avec elle, se légitime par elle, et se mesure par les degrés du développement intellectuel et moral, et des influences naturelles.

Mais, pour être inégaux, les droits de ce genre n’en sont pas moins sacrés […] Ils sont si respectables que de leur maintien, de leur libre exercice, dépendent les progrès et l’amélioration successive du genre humain. Par une dispensation admirable, la Providence a lié l’honneur et le sort du monde au développement des inégalités naturelles qu ’elle jette dans son sein.

Elle n’a pas fait les supériorités pour qu ’elles demeurassent impuissantes et stériles. Elle les place, au milieu de nous, pour l’éducation et l’anoblissement des autres hommes, pour l’élévation générale et la gloire commune de notre nature.

Entraver ce principe d’activité et d’ascension, étouffer ces inégalités naturelles et vraies, pour leur substituer des inégalités factices et fausses, c’est méconnaître la volonté de Dieu et porter sur son œuvre une main profane13.

Le Bien Commun dans la pensée de droite

Deuxième conséquence: la société est organique. Chacun y travaille à la place qui lui revient.

Conscient que tous les êtres sont soumis à l’ordre naturel, un auteur nous invite à observer les fourmis ou les abeilles:

Ces petits êtres savent s’unir pour le Bien commun, entretenir et préserver ce qu ’il y a de précieux pour eux. Ils se tiennent dans le non-jugement, chacun à sa place.

Ils ne se querellent pas, mais se hiérarchisent pour former un organisme, une force commune. Ils ne cherchent pas à trouver leur identité et leur bien personnels dans l’isolement: c’est dans l’union qu’ils se rencontrent et s’accomplissent. Ils se trouvent eux-mêmes dans le bien commun.

Les hommes sont à l’inverse: ils ne veulent pas s’unir, car ils ont peur de perdre leurs biens, de ne plus exister. Ils ont besoin d’avoir une identité propre, séparée de l’ensemble, de se trouver un nom, une forme délimitée.

Si l’homme veut réellement créer une œuvre de Lumière, qu’il observe la fourmi ou l’abeille et qu’il capte leur sagesse. Qu’il apprenne à s’unir en communauté vivante, non pas pour lui-même et avoir une identité par-dessus tout, mais pour se dédier à une œuvre plus grande et plus précieuse. Il trouvera alors, à travers cette union sacrée, sa raison d’être et de vivre.

Ne cherche pas à voler pour toi ce qui appartient au précieux, au Bien commun, mais au contraire, mets-toi au service du précieux, apprends à œuvrer pour lui14.

Ce texte exprime à merveille la pensée de droite. Il se fonde sur une évidence: le bonheur de chacun nécessite que la société soit en bonne santé.

Par conséquent, le Bien commun doit être réalisé pour que, en retour et par une œuvre de justice sociale, les biens particuliers soient satisfaits.

Du point de vue de l’individu, cette vérité s’énonce ainsi: mon bonheur individuel découle de la prospérité commune, car une fois prospère, la communauté redistribue équitablement les biens acquis.

Aussi le citoyen doit-il tout donner à la communauté avant d’attendre sa récompense. Agir ainsi, c’est agir par amour. L’abbé Jean Boyer écrit:

L’Amour, c’est tout donner au point qu’ensuite il faille tout attendre, tout dépendre, tout accepter et tout recevoir15.

La notion de liberté dans la pensée de droite

Par amour, l’Homme de droite doit donc vouloir servir le bien de la communauté. Mais c’est ici qu’intervient un élément essentiel: la liberté — tout le monde en convient — consiste à faire ce qui plaît. Par conséquent, l’homme libre est celui qui, volontairement et par amour ordonné, se met au service de la communauté.

D’où cette notion ultime de la liberté: être libre, c’est agir conformément à l’ordre naturel, c’est-à-dire à l’ordre divin.

Au XIXe siècle, Monseigneur de Ségur l’enseignait:

La liberté, dans le sens le plus élevé, est la puissance de faire le bien, c’est-à-dire d’accomplir en son entier la volonté de Dieu16.

Et de prévenir:

Avec le pouvoir dé faire le bien, nous avons la possibilité dé faire le mal ; cette possibilité, qu ’on ne s’y méprenne pas, n’est pas une faculté, une puissance ; c’est une faiblesse, un défaut de puissance17.

Violer l’ordre naturel, ce n’est pas être libre, c’est être esclave de son ignorance, de ses passions, de ses vices…

Cette approche droitière de la liberté, Marcel Déat la traduisait ainsi:

La liberté se développera à l’abri d’un ordre, et non dans l’anarchie, non pas en plein vent, mais dans les cadres solides d’une existence ordonnée18.

Contre la dédiabolisation, le combat politique doit être sans concession

Contrairement, donc, à la pensée de gauche, la pensée de droite affirme l’existence d’une morale supérieure, découlant de la Nature, dont les principes sont fixes et indépassables. Cette morale assure la pérennité de la civilisation. Sans elle, l’effondrement viendra tôt ou tard.

Dans un livre publié en 1921, un Henri Lambert prévenait:

Tout progrès matériel, non suivi en temps voulu d’un progrès moral correspondant et “compensateur”, deviendra cause de corruption et de perte. Le retard persistant de l’avancement moral entraîne l’anéantissement des œuvres des hommes et la disparition de leurs civilisations19.

C’est précisément le spectacle auquel nous assistons aujourd’hui sous nos latitudes. D’où l’importance d’un combat politique fondé sur une pensée de droite authentique, sans concession, comme Rivarol le mène.

Les entreprises de « dédiabolisation” peuvent certes offrir des avancées électorales, mais même si elles sont couronnées de succès, arriver au pouvoir sur de mauvaises bases, faites de compromissions et de reniements, ne sauvera rien.

  1. À ce sujet, nous renvoyons le lecteur vers un ourage tel que Pensées d’un biologiste de Jean Rostand, réédité à plusieurs reprises. L’auteur affirme: « L’homme ne prépare rien, ne prolonge rien, ne se relie à rien. » ↩︎
  2. France, Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1793, art. 3. Consultable sur Wikisource: https://fr.wikisource.org/wiki/Déclaration_des_Droits_de_l’Homme_et_du_Citoyen_de_1793 ↩︎
  3. France, Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Consultable en ligne sur le site du Conseil constitutionnel: https://www.conseil-constitutionnel.fr/le-bloc-de-constitutionnalite/declaration-des-droits-de-l-homme-et-du-citoyen-de-1789 ↩︎
  4. France, Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1793, art. 6. Consultable sur Wikisource: https://fr.wikisource.org/wiki/Déclaration_des_Droits_de_l’Homme_et_du_Citoyen_de_1793 ↩︎
  5. Nations Unies, La Déclaration universelle des droits de l’homme, art. 1. Consultable en ligne sur le site des Nations Unies: https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/ ↩︎
  6. France, « Loi réprimant la provocation à l’avortement et à la propagande ‎anticonceptionnelle » dans Journal officiel de la République française. Lois et décrets n° 0208 du 01.VIII.1920, p. 10934. Consultable en ligne sur le site Légifrance: https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000683983 ↩︎
  7. Nations Unies, La Déclaration universelle des droits de l’homme, art. 16. Consultable en ligne sur le site des Nations Unies: https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/ ↩︎
  8. Félicité de La Mennais, Essai sur l’indifférence en matière de religion (Paris: Tournachon-Molin et H. Seguin, 1817), tome 1, p. 5.
    ↩︎
  9. Salomé Bour, « Le corps augmenté, nouveau lieu d’expression de soi », dans Le corps des transhumains de Vincent Calais et Stanislas Deprez éd., (s.l.: Érès, 2019), p. 31. ↩︎
  10. Salomé Bour, « Le corps augmenté, nouveau lieu d’expression de soi », dans Le corps des transhumains de Vincent Calais et Stanislas Deprez éd., (s.l.: Érès, 2019), p. 56. ↩︎
  11. Marc Roux, « La peur des chimères humain-animal est-elle un reflet de notre xénophobie atavique? », Site internet de l’Association Française Transhumaniste, consulté le 4.IV.2024. https://transhumanistes.com/chimeres/ ↩︎
  12. Henri Lambert, Le nouveau contrat social ou L’organisation de la démocratie individualiste (Bruxelles: Maurice Lambertin, 1920), p. 28-29. ↩︎
  13. François Guizot, Du gouvernement de la France depuis la Restauration et du ministère actuel. Supplément (Paris: Ladvocat, 1820), p. 37-38. ↩︎
  14. Bible essenienne, Livre 9, Psaume 71 « Le message des abeilles et des fourmis à l’humanité ». Consultable en ligne: https://bible-essenienne.online/wp-content/uploads/bible-essenienne-par-livre-avec-autres-messages-des-archanges.pdf ↩︎
  15. Jean Boyer, Genèse ! Apocalypse ? La dialectique de Dieu (s.l.: Action Fatima-La Salette, 1977), p. 21. ↩︎
  16. Mgr de Ségur, La Révolution (Paris: Tolra et Haton, 1861), p. 89. ↩︎
  17. Mgr de Ségur, La Révolution (Paris: Tolra et Haton, 1861), p. 89. ↩︎
  18. Marcel Déat, « Les mots changent de sens ». ↩︎
  19. Henri Lambert, Pax Economica (Bruxelles: Maurice Lambertin, 1921), p. 114-115. ↩︎