Chères Amies, Chers Amis,
Ce mot reflète mes propres croyances. Je ne cherche à convaincre personne. Je souhaite juste apporter un témoignage qui, peut-être, pourra inspirer certains. Car en ce dimanche où le désespoir pourrait me miner, je reste au contraire très serein.
A l’heure où j’écris, mon deuxième fils s’est marié religieusement, quelque part en France. Pendant ce temps, j’étais à Londres, dans l’impossibilité de franchir une frontière sans me faire arrêter.
Il y a quelques années encore, j’aurais vécu cette épreuve comme une grave injustice: j’aurais maudit ceux qui m’ont contraint à l’exil et bien d’autres personnes auxquelles j’attribuais mes malheurs (mes parents, mon épouse, ma compagne…).
Pas aujourd’hui.
Car persuadé que nous sommes des êtres éternels aux existences multiples, je pense qu’avant de naître, nous choisissons les épreuves que nous aurons à surmonter afin de nous bonifier en tant qu’âme éternelle. De ces choix découlent ceux qui seront nos parents, les personnes que nous rencontrerons ici-bas, les dons à la naissance, les opportunités qui se présenteront et les « hasards malencontreux » qui jalonneront notre existence.
Notre vie dépend donc avant tout de nos propres choix, qu’il aient été faits antérieurement à la naissance ou depuis. « En surmontant différentes épreuves, écrit le thérapeute Michael Newton, notre identité s’affirme et nous prenons des forces. Le mot force devrait cependant être interprété adéquatement. Mes sujets me disent qu’on tire la vraie leçon de la vie en assumant pleinement notre condition d’humain. Même dans le rôle de victime, nous sommes avantagés car le progrès que nous accomplissons au cours d’une vie se mesure à la manière dont nous faisons face aux échecs et aux difficultés ». (Voy. Michael Newton, Souvenir de l’Au-Delà (Le Jardin des Livres, 2008), p.239)
Mon mariage n’a pas été facile. Mais mon épouse et moi, nous nous sommes choisis. Pour elle, cela devait être moi, et réciproquement. Parce qu’ensemble, nous devions vivre des épreuves, pour apprendre et pour comprendre. Je n’ai pas su tout surmonter, je n’ai pas pu – pas voulu – comprendre. A ma sortie de prison, en 2011, j’ai tout plaqué. Aujourd’hui, plutôt que d’accuser mon épouse pour mieux m’innocenter, je considère mes propres responsabilités et j’en tire les leçons. C’est plus constructif.
Dans le même temps, je lui pardonne et lui demande pardon, sans rien attendre en retour…
De même, ma mission révisionniste n’est pas facile, mais je l’ai choisie alors même que le professeur Faurisson me mettait en garde: « Vous compromettez gravement votre avenir » m’avait-il écrit à deux reprises, tout au début. Malgré ces avertissements, je me suis engagé. A fond. Pour mon malheur ? Non, car à travers ceux que j’ai rencontrés, à travers mes travaux, les procès, la prison et, pour l’heure, l’exil, cette mission m’a appris énormément. J’ai notamment appris à lire mes adversaires et, surtout, à les comprendre.
A comprendre leur logique, leurs espoirs, leurs rêves, mais aussi leurs peurs et leurs haines. J’ai pu le constater: des Juifs ont peur. Les yeux rivés sur les compteurs d’agressions, ils ont peur: peur de «l’antisémitisme», peur que «ça recommence»…
Alors ils traquent sans relâche «l’antijuif». La moindre croix gammée dessinée dans un ascenseur fait l’objet d’un communiqué. Mais ils pénètrent alors dans un cercle vicieux: plus ils traquent «l’antisémitisme sous toutes ses formes», plus ils le voient partout, plus ils le voient partout, plus ils ont peur, plus ils ont peur, plus ils haïssent, et plus haïssent, plus ils reçoivent de haine en retour.
Que ce soit dans ma vie personnelle ou dans celle d’homme public, je suis devenu persuadé d’une chose: il n’y a pas de méchanceté, il n’y a que de l’aveuglement ou de la souffrance (souvent les deux). D’où mon absence de haine. C’est ainsi que j’échappe au cercle vicieux décrit plus haut.
Lorsque, aujourd’hui, je regarde en arrière, je comprends que tous mes «malheurs» n’en étaient pas, bien au contraire. Un simple exemple illustrera mon propos: si mon mariage avait été une réussite, si j’étais resté avec les enfants, alors je n’aurais jamais pu choisir le chemin de l’exil. A l’heure actuelle, je serais donc en prison, pour longtemps… ou alors j’aurais tout arrêté face à la répression grandissante.
Le Vincent Reynouard révisionniste n’existerait plus ou serait neutralisé.
Loin, donc, d’avoir été une « ennemie », mon épouse a été au contraire, une amie: mon amie et celle de la cause révisionniste. Merci Marina…
Mais, me dira-t-on, et vos enfants ? Ma réponse est simple: eux aussi avaient choisi cette vie, avec cette maman et, surtout, ce papa. Ils devaient vivre cet étrange destin: le fait d’être orphelins de père alors que leur père vit à deux heures de chez eux (en avion) et qu’il pense à eux. Cette jeunesse leur laissera des marques qu’ils devront surmonter pour progresser.
Est-ce à dire que je ne serais coupable de rien ? Non, car dès ici-bas, je paie: si j’excepte mes trois premiers fils avec lesquels j’ai quelques contacts très épisodiques, les autres, je ne les ai pas vus depuis dix ans. Je ne leur ai pas parlé. J’ignore même à quoi ils ressemblent désormais.
Mais cela devait être ainsi, et au regard de l’éternité, c’est positif. Alors j’accepte de bon cœur, en me disant que cette vie n’est qu’un battement de cil au regard de toutes mes existences.
Ce dimanche, je suis seul à Londres. Suis-je malheureux? Nullement. Hier, j’ai accordé à long entretien à Rivarol pour son numéro de rentrée. J’y traite en particulier de l’affaire Fristot, en complétant ce que j’ai dit dans ma vidéo parue voilà quelques jours. Cet après-midi, je mettrai l’entretien sous forme d’une nouvelle vidéo, à paraître mardi. Pour vous en faire profiter au mieux, avec tous les documents.
Oui vraiment, la vie est belle quand on la prend ainsi…