Dans cette septième partie, Vincent Reynouard explique que, puisque ce sont les sciences qui ont promu une image matérialiste de l’Homme, ce sont les sciences qui doivent évoluer pour prendre en compte la spiritualité pour restaurer l’image spirituelle de l’être humain. Puis il présente ce qui lui semble être l’angle d’attaque le plus prometteur.
Pour ceux qui ne les auraient pas encore lues, voici les liens des 1ère partie, 2e partie, 3e partie, 4e partie, 5e partie, 6e partie.
Nous vous souhaitons une agréable lecture.
6.4. Les expériences de mort imminentes contre la vision matérialiste de l’Homme
De manière plus générale, je pense que le retour à une vision spirituelle de l’Homme ne sera pas la conséquence d’un renouveau religieux, et ce pour une raison bien simple: ce sont les sciences matérialistes qui ont provoqué le recul de la Foi et promu une nouvelle image de l’Homme. Dès lors, notre objectif doit donc de faire évoluer les sciences, afin qu’elles acceptent de prendre en compte la spiritualité. Si un renouveau religieux doit survenir, ce ne sera qu’en suite.
Promouvoir une science post-matérialiste, telle est la mission du Scientific and Medical Network, réseau créé en Angleterre en 1973 et qui regroupe de scientifiques et de médecins du monde entier. Il est notamment à l’origine de la Commission Galileo, commission formée par 90 scientifiques de renom affiliés à plus de 30 universités partout dans le monde.
En 2019, cette commission a rendu un volumineux rapport intitulé Beyond a Materialist Worldview – Towards an Expanded Science (Au-delà de la vision matérialiste du linge — vers une science élargie).
Les auteurs de ce rapport rappellent que toute activité intellectuelle repose sur des « hypothèses qui ne peuvent être prouvées par sa propre méthodologie »1: pour leur part, les sciences modernes sont « étroitement naturalistes en métaphysique, matérialistes en ontologie et réductionnistes-empiristes en ce qui concerne la méthodologie »2.
Ces présupposés leur ont assuré une efficacité indéniable dans les domaines de l’étude de la matière, de l’élaboration des lois physiques et de l’exploitation technique de la nature. Cependant, dans un même temps, ces hypothèses de travail ont abouti « à la croyance que la conscience n’est rien d’autre qu’une conséquence d’un arrangement complexe de la matière ou un phénomène émergent de l’activité cérébrale »3.
Or, « Cette croyance n’est ni prouvée ni justifiée »4. Le rapport invoque des « phénomènes empiriques bien documentés qui contredisent cette croyance »5.
Parmi eux figurent en premier lieu les expériences de mort imminente. Elles sont vécues par des gens qui, dans des circonstances particulières, se retrouvent soudain hors de leur corps. Cette sortie du corps est suivie d’autres faits qui peuvent être les suivants:
- des perceptions accrues;
- un sentiment de paix ineffable;
- passage dans un tunnel ou un vortex;
- rencontre avec une lumière intense, mais non aveuglante;
- rencontre avec des êtres lumineux ou de personnes décédées;
- une revue de la vie;
- une intrusion dans un paysage merveilleux;
- une connaissance élargie, voire universelle, qui concerne l’univers, la vie, les épreuves subies;
- l’arrivée devant une barrière au-delà de laquelle tout retour à la vie terrestre deviendra impossible;
- un retour volontaire ou forcé dans le corps.
6.5. Un phénomène bien étudié
Adolescent, une question me taraudait: la vie a-t-elle un sens? Si oui, ce sens devait nécessairement s’inscrire dans un contexte plus large, un contexte d’éternité. D’où mon interrogation concernant l’existence de l’âme: avons-nous une âme éternelle?
En 1982, alors âgé de 13 ans, je lus La vie après la vie du Dr Raymond Moody6, pionnier dans l’étude des expériences de mort imminente. Cette lecture fut pour moi une révélation et, en quelque sorte, une délivrance; elle me convainquit que nous avions une âme et que la mort physique n’était pas la fin de tout.
Dans les moments graves de doute, quand je penchais vers le matérialisme, l’existence des expériences de mort imminente m’a toujours empêché de franchir le pas.
Depuis, j’ai lu de nombreux ouvrages consacrés à l’étude scientifique de ce sujet. Je conseille vivement la lecture de deux ouvrages récents:
- Mort ou pas ? – Les dernières découvertes médicales sur les EMI, de Pim Van Lommel, cardiologue
- La vie après la mort: les preuves, de Jeffrey Long, médecin, et Paul Perry, écrivain.
Pour les chrétiens qui pourraient douter, voire redouter d’aborder ce phénomène, je recommande l’ouvrage d’Ivan Rudolf, Living Beyond: Making Sense of Near-Death Experiences: l’auteur concilie les expériences de mort imminentes avec la Bible et les enseignements du Nouveau Testament (à ma connaissance, ce livre n’a malheureusement pas encore été traduit en français).
Ces travaux démontrent que depuis plusieurs décennies, les expériences de mort imminente ont été étudiées soigneusement, en recourant aux méthodes scientifiques d’analyse. Des réponses aux sceptiques ont été apportées7.
6.6. Les deux preuves très fortes qui m’ont convaincu
Je ne vais pas faire ici un exposé complet sur les expériences de mort imminente: ce n’est ni le lieu ni mon domaine d’expertise. Je voudrais toutefois parler de deux preuves qui m’ont convaincu de la réalité de ces expériences.
6.6.1. Les récits de décorporés sont corroborés
Les récits de personnes ayant observé des scènes alors qu’elles se sentaient hors de leur corps ont été vérifiés et confirmés par des sources indépendantes. Prenons, par exemple, l’ouvrage de Pie Van Lommel. L’auteur mentionne une étude qui portait sur 40 récits pouvant être vérifiés par une source indépendante: 88% se sont révélés complètement exacts, 9% contenaient quelques erreurs, 3% étant entièrement faux8.
Ces résultats sont d’autant plus extraordinaires que les sujets de ces expériences étaient réputés inconscients ou cliniquement morts. Jeffrey Long rappelle que 10 à 20 secondes après un arrêt cardiaque, le cerveau cesse de fonctionner ou, plus exactement, l’activité cérébrale nécessaire pour être conscient disparaît 9.
Pendant une sortie de corps, de nombreuses personnes vivent une expérience de mort imminente, décrivent des faits qu’elles ne pourraient pas voir, principalement parce qu’elles sont inconscientes ou parce que les faits se déroulent ailleurs, loin de leur corps. Ces faits comprennent souvent la vision de leur propre corps inconscient ainsi que les efforts désespérés pour les ramener à la vie. Ces observations ont été vérifiées et confirmées dans des centaines de cas. 10
6.6.2. Les personnes aveugles décorporées voient
À cela s’ajoute un fait totalement inexplicable si l’on adopte la vision matérialiste de la nature: durant leurs expériences de mort imminente, des personnes aveugles ont pu voir. Le cas le plus connu est celui de Vicki, une Américaine aveugle de naissance pour cause de nerf optique détruit.
À l’âge de 12 ans et de 22 ans, elle a subi deux opérations sous anesthésie générale. Chaque fois, elle a vécu une expérience de décorporation durant laquelle elle a pu se voir inerte et contempler ce qu’il se passait autour d’elle 11.
La conclusion s’impose: « Si les aveugles peuvent voir lors d’une EMI, alors l’expérience ne peut être causée par des réactions chimiques dans le cerveau. Elle doit être réelle. »12
De façon plus générale, on peut affirmer que les EMI établissent l’existence d’une conscience extraneuronale, c’est-à-dire d’une conscience existant hors du cerveau. Cette réalité heurte de front la vision matérialiste de l’Homme selon laquelle la conscience n’est qu’un épiphénomène cérébral, une simple émergence des influx électriques circulant dans la matière grise.
Suite: 8e partie.