Pourquoi je suis judéo-indifférent. 1: Le rôle de la tentation

⏳ Temps de lecture: 6 minutes

Vincent Reynouard est national-socialiste et révisionniste, mais il n’est pas antisémite. Ce dernier point déstabilise autant ses amis politiques que ses ennemis. Dans le premier article de cette série intitulée: « Pourquoi je suis judéo-indifférent », il répond aux chrétiens qui fondent leur antisémitisme sur la Bible.


Je suis national-socialiste et révisionniste. Certains diront « néo-nazi » et « négationniste ». Je récuse ces termes chargés de mépris, mais qu’importe. La question est ailleurs: je ne suis pas antijuif. Plus exactement, je suis « judéo-indifférent« : les Juifs sont absents de mes préoccupations majeures.

Cela ne revient pas à dire que je les innocenterais de toutes les accusations portées contre eux: outre ce que j’ai pu constater dans ma vie, des auteurs comme Édouard Drumont ou Hervé Ryssen m’ont convaincu de l’action délétère jouée par certains Juifs (ou groupes de Juifs) au fil des siècles. Toutefois, à force de recherches, d’observations et de réflexion, j’en ai conclu que la « juiverie » n’était pas la cause première de nos maux. La cause première est en nous.

Les chrétiens me rappelleront que l’Apocalypse évoque la « synagogue de Satan[Ap 3:9 (Bible de Jérusalem, 3e éd.)] » et que, s’adressant aux Juifs, Jésus lança:

Vous êtes du diable, votre père, et ce sont les désirs de votre père que vous voulez accomplir. Il était homicide dès le commencement et n’était pas établi dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui: quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, parce qu’il est menteur et père du mensonge1.

D’après les chrétiens (du moins les plus intégristes d’entre eux), les Juifs seraient donc le peuple du diable, justifiant ainsi les mesures prises par les goïm tout au long de l’Histoire.

Je connais ces arguments et j’y réponds en invoquant le récit de la chute de l’Homme dans la Genèse, récit qui, même pour un non-chrétien, offre des enseignements essentiels.

L’action de l’ennemi est conforme au plan divin

La chute d’Adam et Ève

La scène se passe dans le jardin d’Éden. Dieu avertit Adam: « de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu ne mangeras pas, car, le jour où tu en mangeras, tu mourras2. »

Intervient alors le serpent, « le plus rusé de tous les animaux que Yahvé Dieu avait faits3« , dans lequel les catholiques voient le Diable ou, au moins, l’instrument du Diable4. L’animal tente Ève en alléguant que Dieu a menti: « Pas du tout! Vous ne mourrez pas! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal5« .

« Pourquoi Ève succombe-t-elle? Parce que les allégations du serpent ont éveillé le désir. »
L’expulsion d’Adam et Ève du paradis terrestre après leur chute, vitrail, cathédrale d’York.

Le mensonge du serpent est net, alors pourquoi Ève succombe-t-elle? Parce que les allégations du serpent ont éveillé le désir: « La femme vit que l’arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu’il était, cet arbre, désirable pour acquérir le discernement6. »

L’élément capital du récit est le suivant: depuis le début, Dieu n’intervient pas; non seulement il laisse le serpent agir, mais aussi, il laisse Ève succomber, entraînant à sa suite Adam.

J’en déduis que la tentation est dans l’ordre des choses, même si elle conduit à la chute. Elle est conforme au plan divin.

On m’objectera que Dieu punit le serpent pour avoir tenté Ève. J’en conviens, mais c’est seulement après, en vertu d’une loi selon laquelle on récolte ce que l’on sème. Tant que la femme n’a pas péché, Dieu n’est pas intervenu: il a laissé à chacun son libre arbitre.

J’ajoute que si le diable a utilisé le serpent ou a pris son apparence, alors sa culpabilité dans la chute de l’Homme est manifeste. Or, Dieu ne le punit pas, bien au contraire: il le laisse agir dans le monde pour séduire les hommes. Monseigneur Maupied explique qu’après la chute d’Adam et Ève:

Satan s’était dissimulé pour mieux préparer sa nouvelle séduction. Le choix que Dieu fit d’Abel comme prophète et lieutenant du Christ promis lui fournit l’occasion qu’il préparait depuis le commencement. Il excite la jalousie dans le cœur de Caïn, il l’aveugle et le pousse à tuer son frère Abel par haine de Dieu et de son Christ. Puis il entraîne Caïn et toute sa famille dans l’apostasie et le mépris de Dieu et de sa miséricorde7.

Le fratricide de Caïn

Le récit de Caïn et Abel mérite d’être médité. Dieu agrée les offrandes d’Abel, pas celles de Caïn. Ce dernier en éprouve de l’amertume au point de vouloir tuer son frère. Dieu ne l’en empêcher et se contente de le prévenir:

Pourquoi es-tu irrité et pourquoi ton visage est-il abattu? Si tu es bien disposé, ne relèveras-tu pas la tête? Mais si tu n’es pas bien disposé, le péché n’est-il pas à la porte, une bête tapie qui te convoite, pourras-tu la dominer? 8.

Le message de Dieu à Caïn est donc le suivant: par envie, tu es tenté de succomber au péché, mais si tu te mets dans de bonnes dispositions, alors tu le repousseras.

« Le message de Dieu à Caïn est donc le suivant: par envie, tu es tenté de succomber au péché, mais si tu te mets dans de bonnes dispositions, alors tu le repousseras. »
Le meurtre d’Abel par Caïn, vitrail, cathédrale d’York.

Là encore, la tentation est dans l’ordre des choses. Dieu attend non pas que nous supprimions le tentateur, mais que nous surmontions l’épreuve qu’il nous envoie par ce biais. Telle est notre mission à travers les âges. D’ailleurs, poursuivons la lecture de Mgr Maupied:

Après le déluge, Satan va reformer sa secte. L’un des fils de Noé, Cham, avait été plus ou moins infecté de son venin. Il sera l’adepte que Satan choisira pour rétablir son empire et son infâme culte parmi les hommes.

De l’apostasie de Cham naîtront les mystères sataniques, l’idolâtrie et toutes les turpitudes infâmes du culte diabolique à Babylone, en Égypte et chez les Chaldéens; et de ces trois sources, ils se répandront chez tous les peuples, au point que le Dieu véritable sera méconnu, et que Satan seul régnera et sera adoré dans le paganisme universel9.

On ne saurait être plus clair: loin d’anéantir Satan, Dieu le laisse au contraire agir pour tenter l’humanité.

La tentation de Jésus au désert

À cela, on doit ajouter la tentation du Christ au désert. Après un premier échec, le diable revient deux fois à la charge. Sa dernière tentative est la plus révélatrice: il fait contempler à Jésus « tous les royaumes du monde » en lui disant: « Tout cela, je te le donnerai si, te prosternant, tu me rends hommage10. »

Jésus le repousse en disant qu’on ne doit adorer que Dieu. À aucun moment, il n’a demandé à son Père d’anéantir le diable; il l’a laissé le tenter, afin de lui résister.

« À aucun moment, il n’a demandé à son Père d’anéantir le diable. »
La tentation du Christ au désert, vitrail, chapelle de l’Exeter College, Oxford.

La tentation est dans l’ordre des choses

Ces textes me convainquent que la tentation, par des adversaires, des intrus ou des ennemis, est dans l’ordre des choses. Elle est l’aiguillon pour que, constatant nos chutes éventuelles, nous nous bonifions durant notre vie. Le tentateur n’est que l’instrument de la Providence. Ce n’est donc pas lui qu’il faut viser, mais nos propres manques.

(À suivre)