Suite à la condamnation d’Alison Chabloz, l’organe juif « The Jewish Chronicle » titre en première page et à la une : « Une affaire d’incitation à la haine ouvre la porte à des procès contre des négateurs de l’Holocauste ». On lit :
D’après un avocat renommé : la condamnation d’une musicienne qui a interprété des chansons antisémites pourrait encourager des poursuites privées contre de la négation de l’Holocauste.
Vendredi [24 mai 2018] Alison Chabloz (…) a été reconnue coupable d’avoir diffusé trois chansons « grossièrement offensantes » sur YouTube. Dans l’une, elle se moquait des survivants de l’Holocauste au son de [la chanson traditionnelle juive] Hava Nagila.
Chabloz a été condamné en vertu de l’article 127 de la Loi sur les communications de 2003, le juge de district John Zani ayant trouvé le matériel « grossièrement offensant ». Il n’y a aucune loi spécifiquement contre la négation de l’Holocauste au Royaume-Uni.
Les experts estiment que la condamnation pourrait avoir des conséquences étendues pour toutes les formes de négation de l’Holocauste diffusées sur les « réseaux de communication publics électroniques ».
La décision pourrait signifier une augmentation du nombre de ces cas devant les tribunaux.
Greg Callus, un avocat spécialisé en droit des médias et des communications estime que les procureurs publics et privés pourraient se sentir « enhardis ». « Le plus grand impact, a-t-il jouté, pourrait résider dans le fait que le risque d’introduire ce genre de poursuites disparaîtra. Dans une nouvelle affaire, il sera facile aux procureur de dire que nous avons déjà développé ces arguments. »
Adam Wagner, un avocat de Doughty Street Chambers, a déclaré que « toute forme de négation de l’Holocauste publiée en ligne court le risque d’être jugée grossièrement offensante, et donc de tomber sous le coup de cette loi ».
Selon lui, cette décision signifie que « le déni de l’Holocauste formulé en ligne d’une manière particulièrement harcelante, ou d’une manière prétendument humoristique, serait toujours illégal en vertu de cette loi, parce qu’ayznt été déclaré grossièrement offensant. »
Gideon Falter, président de la Campagne contre l’antisémitisme, à l’origine de la présente affaire, espérait que le verdict aboutirait à « une réévaluation totale de la façon dont les autorités considèrent le crime d’antismitisme. C’est à peu près là où se situe la frontière entre la liberté d’expression et l’incitation antisémite dangereuse. »
En revanche, poursuit l’article :
Anthony Julius, qui a défendu avec succès Deborah Lipstadt et Penguin Books dans une affaire de diffamation intentée par l’historien David Irving, a fait valoir que l’impact de la décision « n’irait pas au-delà des circonstances de l’affaire » (source : https://www.thejc.com/news/uk-news/alison-chabloz-conviction-spur-private-prosections-1.464854) .
En matière de répression du révisionnisme, la Grande-Bretagne se trouve donc à la croisée des chemins : avec l’affaire Chabloz, un précédent a été posé, qui pourrait permettre de poursuivre toute forme de révisionnisme. Mais une inconnue demeure : la Justice britannique fera-t-elle l’amalgame entre les chansons satyriques d’Alison Chabloz et une étude révisionniste du type universitaire (et cela même si on repousse ses conclusions) ? D’éventuelles poursuites contre Nicholas Kollestrom (Britannique auteur du livre : « Breaking the Spell » ; http://holocausthandbooks.com/dl/31-bts-intro.pdf) ou contre moi le diront. Pour l’heure, nous somme dans l’expectative. Mais il est vrai que la condamnation d’Alison Chabloz a brusquement obscurci le ciel. La liberté d’expression pour les révisionnistes est désormais en danger au sein du Royaume-Uni, un pays qui, jusqu’à ce funeste mois de mai, faisait figure d’exception en Europe de l’Ouest…