La France n’est pas laïque

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Dieudonné est désormais interdit de spectacle partout; Civitas est menacé de dissolution à la suite des propos jugés antisémites de Pierre Hillard lors d’une conférence; un projet de loi a été déposé, visant à garantir la prison, dès le jugement de première instance, pour les auteurs de propos jugés racistes, antisémites ou négationnistes… On croirait que l’antijudaïsme est devenu le plus grave problème auquel la France doive faire face à l’heure actuelle.

Toutefois, dénoncer cette hystérie est inutile. L’important est d’en déceler la cause profonde.

Le traitement réservé à Dieudonné confirme que, sous nos latitudes, l’antijudaïsme est devenu le péché capital, péché pour lequel il n’existe ni pardon ni absolution.

Pour quelle raison? Parce que le christianisme a été remplacé par la contre-religion de la Shoah. Je crois avoir été le premier, au début des années 2000, à avoir dénoncé ce phénomène.

Dans le numéro 11 de la revue Sans Concession (mars 2005), j’ai décrit ce nouveau culte qui s’imposait, avec ses rites, ses prières, ses temples, ses saints, ses reliques, ses martyrs, ses pèlerinages, ses prosélytes, son diable (Hitler), ses démons (les SS), son enfer (Auschwitz), ses chaudrons (les chambres à gaz), son feu éternel (les crématoires), ses hérétiques, ses blasphémateurs et ses incroyants.

Dieudonné a fricoté avec le diable; quoi qu’il fasse, il sentira toujours le soufre.

Quant à Civitas, la procédure de dissolution qui la vise, aussi ahurissante soit-elle, est à mon avis logique. La Shoah étant présentée comme le crime absolu, unique et impensable, le péché d’antisémitisme est lui aussi absolu. Cela signifie que dans l’antijudaïsme, il n’y a pas de degrés: on est soit totalement innocent, soit totalement coupable.

Pierre Hillard a péché de façon absolue, il sera donc châtié et Civitas dissout.

Au fond, notre société déchristianisée n’est laïque qu’en apparence, puisqu’elle impose de fait un culte nouveau: celui de la mémoire de la Shoah.

Voilà pourquoi ils se trompent, ceux qui s’imaginent que la Shoah appartiendrait à un passé révolu dont tout le monde se moquerait. Bien au contraire: c’est elle qui est l’origine de l’hystérie actuelle. J’en est expliqué la raison dans mon récent article «Les Européens se sentent-ils concernés par la Shoah?»