Compte-rendu de l’audience du 12 octobre 2023 par Vincent Reynouard, rédigé depuis la prison d’Édimbourg.
À l’issue de l’audience du 21 septembre, mon avocat m’avait confié: « le juge étant un ancien policier, il conclura que vos vidéos ne portent pas atteinte à l’ordre public; mais osera-t-il reconnaître qu’elles ne sont pas « grossièrement offensantes »? Le procureur s’est appuyé sur le précédent Chabloz pour prétendre qu’elles le sont. Je connais le juge: quoique consciencieux, il n’est pas courageux. De toute façon, nous pourrons interjeter appel. »
L’important, c’est le courage du juge
Mon avocat prévoyait donc que, par manque de courage, le juge rendrait un verdict « juridiquement correct ». Les faits lui ont donné raison.
Ce 12 octobre, le juge rendit son verdict. Après avoir déclaré que mes vidéos ne troublaient pas l’ordre public, il développa des arguments pour conclure qu’elles violaient la loi sur les communications (le Communication Act), au regard de laquelle elles étaient « grossièrement offensantes ». Il termina en soulignant qu’en France, je risquais un an de prison, donc qu’une extradition n’était pas disproportionnée au regard de la peine qui m’aurait été infligé en Écosse.
Mon avocat dispose de dix jours pour interjeter appel.
Je laisse à mes avocats le soin de discuter des arguments juridiques développer dans le jugement de plus de trente pages; à mes yeux, ces discussions n’ont guère d’importance dans une affaire comme la mienne. Voilà des années, Robert Faurisson m’avait dit: « Si le juge veut vous condamner, il ouvrira le Code pénal et invoquera tel texte ou telle jurisprudence; s’il veut vous relaxer, il ouvrira le même Code pénal et invoquera tel autre texte ou telle autre jurisprudence. »
L’important est donc le courage du juge. Sachant qu’en Appel, la décision sera prise par un collège de trois magistrats, peut-être seront-ils plus téméraires: on est toujours plus brave à plusieurs que seul.
Les deux missions du révisionniste
Toutefois, n’allez pas croire que je m’accrocherais à l’espoir d’une remise en liberté en Écosse. Je ne désire rien: je fais confiance à la Providence. Si je suis libéré, cela signifiera que le combat doit se poursuivre depuis la Grande-Bretagne. Si je suis extradé, cela dénotera que mon aventure doit se dérouler en France.
On m’objectera que, dans l’Hexagone, du fait des lois sur mesure, de la docilité des juges et des l’hystérie ambiante, je serai condamné et jeté en prison pour des années. Sans doute, mais le militant révisionniste a deux missions:
- Produire les arguments destinés à servir la vérité historique en établissant la matérialité des faits;
- Subir la répression orchestrée par ses adversaires avec la complicité des autorités qui y trouvent également leur intérêt.
La deuxième mission est aussi importante que la première, voire davantage. Je m’en aperçois ici, en Grande-Bretagne, où la liberté d’expression est ancrée dans les mœurs: sans même m’avoir lu, des prisonniers déclarent: « La façon dont la France te traite prouve que tu as raison. » C’est le bon sens même.
Pour l’heure, attachés à la démocratie qu’ils considèrent comme la meilleure garante de leurs libertés individuelles, les peuples refusent d’admettre la vérité historique: ils veulent croire aux « chambres à gaz nazies », afin de pouvoir rejeter toute idéologie d’ordre, tournée vers le service du Bien commun.
Toutefois, à la faveur d’une crise grave, les foules endormies devront se réveiller et remettre en question leurs certitudes, et le bon sens renaîtra alors. C’est à ce moment qu’une forte minorité — celle qui agit — pensera:
« Quoiqu’ils aient prétendu disposer de preuves solides et d’historiens compétents, quoiqu’ils aient disposé des mémoriaux, de la presse, des écoles, quoiqu’ils aient présenté Vincent Reynouard comme un pitre esseulé, les gardiens de la Mémoire ont invariablement refusé le débat qu’il leur offrait, et cela non par mépris ou dédain, puisqu’à la place, ils l’ont pourchassé jusqu’au fond de l’Écosse, afin de le saisir, de le faire extrader et de le jeter en prison, lui, un homme qu’ils qualifiaient d’incompétent. C’est suffisant pour conclure que ses conclusions étaient fondées. »
Aucun regret
D’où mon acceptation du sacrifice. Quand, le 26 avril 2022, j’ai écrit: « Peu importe mon destin », j’étais en fuite, réfugié dans une chambre d’hôte sous une fausse identité. Traqué par les autorités, ne disposant ni d’un réseau de protection ni de ressources financières, je savais que mon arrestation était une question de temps. Mon seul vœu était d’achever mon livre sur Oradour.
J’étais comme un sous-marin qui, cerné de toute part, tient à lancer sa dernière torpille sur le navire amiral ennemi. La torpille est partie: touché, le mythe d’Oradour sombrera tôt ou tard.
Ce simple fait ôte chez moi tout regret. La Providence m’a toujours guidé et protégé, même dans l’épreuve. Je lui garde toute ma confiance. Libération ou extradition, que m’importe. Pour qui combat en faveur du beau, du vrai, du bien, la Providence est toujours favorable.